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Témoignage

Cancer du sein : Laurence Carisey, 52 ans, a choisi le sport comme thérapie

Par Jean-Guillaume Bayard

Guérie d’un cancer du sein, Laurence Carisey se retrouve seule chez elle, épuisée mentalement et physiquement. Grâce à la reprise d’une activité physique, via le programme Sport Santé, elle retrouve la forme, la motivation et sa condition physique. Vendredi 7 février, elle participera pour la troisième année consécutive au Challenge Avirose pour promouvoir la pratique sportive comme thérapie. Son témoignage pour Pourquoi Docteur.

Laurent Caillaud/Société nautique des Hauts de Seine

“Pourquoi moi ?”, se demande Laurence Carisey, fin décembre 2015. Âgée de 52 ans, cette Cristolienne vient d’apprendre qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Touchée mais pas abattue, elle se lance dans une bataille médicale contre la maladie dont elle sort vainqueur en février 2016 après un lourd traitement et plusieurs opérations. Les mois qui suivent ne sont pas simples. Raideur, fatigue musculaire et psychologique, douleurs… Le combat mené contre le cancer a laissé des traces.

Tout part d’un flyer

Quasiment dix mois après, Laurence tombe par hasard sur un flyer. “Il y avait écrit Aviron santé. Rien d’autre, se souvient-elle. J’en avais déjà fait étant plus jeune et je me suis dit que c’était ce dont j’avais besoin pour retrouver le moral et faire partir les douleurs.” Elle ne s’est pas trompée. Ce flyer changera sa vie.

Après s’être renseignée sur internet, elle tente le coup et s’inscrit dans un club d’Aviron santé proche de chez elle. “C’est une activité complète puisqu’elle fait travailler tout le corps, et l’avantage du programme Sport santé, c’est que l’on est encadré par un coach formé pour nous accompagner dans la reprise d’une activité physique.” Laurence a également bénéficié d’un soutien financier de la mutuelle des sportifs qui a pris en charge une partie de la cotisation.

Les bienfaits des entraînements ne tardent pas à se faire sentir. “On ose bouger, on rencontre du monde, on respire et on bouge mieux. On est tellement pris en charge à l’hôpital que lorsque je suis rentrée chez moi, je me suis sentie un peu seule. Le sport m’a vraiment permise de me libérer", abonde-t-elle. Sans être une grande sportive, Laurence a toujours effectué une activité physique. Toutefois, ça n’est rien comparé aux deux entraînements d’aviron hebdomadaire qu’elle pratique désormais, sans compter l’aquagym et le dragonboat qu’elle a commencé il y a peu.

“Je revis”

Se mettre au sport n’a pas toujours été facile, surtout au début. La professeure des écoles concède avoir parfois du se “bousculer” pour aller aux entraînements, mais elle n’a jamais abandonné. “Ce qui est bien avec l’aviron, c’est que c’est un sport d’équipe. Avoir des coéquipiers, ça motive et on se dit que l’on ne peut pas les laisser tomber”. Plus de trois ans après avoir commencé, elle avoue sans détour : “Je revis”.

La pratique de l’aviron a permis à Laurence de se débarrasser de ses douleurs. “Parfois, j’avais mal partout avant d’aller m’entraîner mais après le sport, tout allait mieux.” Elle a également retrouver la mobilité dans son bras droit. “Je ne pouvais pas le tendre”, se remémore-t-elle. Après quelques entraînements et un peu de séances chez le kiné, son bras a retrouvé toute sa mobilité et les douleurs ont disparu.

Donner envie aux femmes de pratiquer un sport

Outre un bien-être physique et mental, la reprise du sport a permis à Laurence de trouver la force et le courage pour retourner au travail. Professeure des écoles, elle travaille désormais à 75% dans un poste adapté courte durée. Son emploi du temps est aujourd’hui bien chargé, entre le sport et le travail.

Désormais en pleine forme, Laurence participe pour la troisième année consécutive au Challenge Avirose, organisée par la Fédération française d’aviron (FFA) et en partenariat avec le programme Aviron santé. Sa participation à cet évènement lui apparaît comme une évidence et une manière pour elle de motiver les femmes et les hommes à pratiquer du sport pour retrouver la forme et du bien-être. “Je veux dire aux gens de foncer, d’y aller. Ça fait tellement de bien. Je veux donner envie aux femmes de faire du sport, que ce soit l’aviron ou autre chose”, conclut-elle.