Montre moi comment tu danses, je te dirai qui tu es. Voilà la découverte faite par des chercheurs finlandais de l'université de Jyväskylä (Finlande) qui ont publié leurs résultats dans le Journal of New Music Research. Depuis plusieurs années, ils étudient comment et pourquoi la musique nous affecte et que disent sur nous nos mouvements de danse.
Les pas de danse, une empreinte digitale
Le hasard fait parfois bien les choses. Alors qu’ils cherchaient à distinguer le style musical en fonction des mouvements de danse d’une personne grâce à un algorithme informatique, les chercheurs sont parvenus à identifier les participants en fonction de leurs pas de danse. Un objectif qu’ils imaginaient irréalisable puisqu’ils pensaient que la précision de l’identification d’une personne en fonction de sa danse ne dépasserait pas les 2% !
“Il semble que les mouvements de danse d'une personne soient une sorte d'empreinte digitale, explique le docteur Pasi Saari, co-auteur de l'étude. Chaque personne a une signature de mouvement unique qui reste la même quel que soit le type de musique joué.”
Des identifications plus difficiles selon le style de musique
Pour leur étude, les chercheurs ont réuni 73 personnes à qui ils ont demandé de danser sur plusieurs types de musique : blues, country, électronique, jazz, metal, pop, reggae et rap. Leur algorithme, censé identifié le style musical en fonction des mouvements de danse, a été un échec puisqu’il a pu identifier le genre correct moins de 30% du temps. En revanche, leur ordinateur est parvenu à identifier quelle personne est entrain de danser dans 94% des cas.
Quand ils ont analysé les résultats de manière plus approfondi, les chercheurs se sont rendus compte que certains genres de musique ont eu plus d'effet sur les mouvements de danse que d'autres. Par exemple, l’ordinateur était moins précis pour identifier les participants lorsqu'ils dansaient sur de la musique metal. “Il existe une forte association culturelle entre le métal et certains types de mouvements, comme le headbanging, explique Emily Carlson, autrice de l’étude. Il est probable que Metal a fait bouger plus de danseurs de la même manière, ce qui rend plus difficile de les différencier.”
Cette découverte a beaucoup fait réfléchir les chercheurs. “Nous avons beaucoup de nouvelles questions à poser, comme si nos signatures de mouvement restent les mêmes tout au long de notre vie, si nous pouvons détecter des différences entre les cultures en fonction de ces signatures de mouvement, et dans quelle mesure les humains sont capables de reconnaître les individus de leurs mouvements de danse par rapport aux ordinateurs. La plupart des recherches soulèvent plus de questions que de réponses”, s’interroge Emily Carlson.