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Alimentation

Obésité : vers une taxation de certains aliments ?

Par Anaïs Col

La Banque mondiale appelle les pays pauvres et en voie de développement à taxer les aliments trop gras et trop sucrés pour lutter contre le surpoids et l'obésité. 

Motortion/iStock

La Banque mondiale appelle à instaurer un système de taxes sur les aliments dits “mauvais pour la santé”, dans les pays pauvres et en développement, afin de lutter contre le surpoids et l'obésité.

Cette idée intervient presque simultanément avec la proposition de loi européenne inspirée par une ONG Néerlandaise qui vise à taxer la viande. La taxe, qui pourrait rapporter plus de 30 milliards d'euros par an, serait reversée aux agriculteurs pour investir dans le bio ou dans le bien-être animal.

La proposition de la Banque mondiale est, elle, davantage orientée vers la santé publique puisqu'elle enjoint également les gouvernements à sensibiliser les populations sur les risques liées à l'obésité et à opérer de vrais changements, notamment en étiquetant les aliments ultra-transformés, en réduisant la consommation des boissons sucrées ou encore, en finançant des programmes de nutrition pour les enfants. De même, elle préconise la construction d'air de jeux dans les cours d'école pour que les enfants puissent se dépenser, ainsi que des voies piétonnes et cyclables pour encourager les populations à bouger plus.

“Epidémie d'obésité” en Amérique latine

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le surpoids et l'obésité ne sont pas seulement imputables aux pays développés et riches. L'Amérique latine y est par exemple très exposée. En juillet dernier, un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Food and Agriculture Organisation (FAO) alertait sur l’“épidémie d’obésité” qui sévit en l’Amérique Latine et dans les Caraïbes. Selon les chiffres, un quart de ces populations souffre d’obésité et 60% des habitants sont en surpoids.

Selon la Banque mondiale, le surpoids et l'obésité ont des répercussions considérables sur l'économie de ces pays (augmentation des handicaps, hausse des coûts liés au système de santé, productivité en baisse, absentéisme au travail...). “L'obésité a des conséquences majeures sur les économies des pays et sur le capital humain, puisqu'elle réduit la productivité et l'espérance de vie, augmente les handicaps et les coûts de soins de santé”, insiste-t-elle.  

Le nombre de cas d’obésité a presque triplé depuis 1975

Comme le rappelle l'Organisation mondiale de la santé (OMS), “l’indice de masse corporelle (IMC) est un moyen simple de mesurer l’obésité dans la population : il correspond au poids de la personne (en kilogrammes) divisé par le carré de sa taille (en mètres)”. Une personne ayant un IMC de 30 ou plus est généralement considérée comme obèse. Une personne dont l’IMC est égal ou supérieur à 25 est considérée comme étant en surpoids.

Selon ses données, à l’échelle mondiale, le nombre de cas d’obésité a presque triplé depuis 1975. “En 2016, plus de 1,9 milliard de personnes de 18 ans et plus étaient en surpoids. Sur ce total, plus de 650 millions étaient obèses. En 2016, 41 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses. La même année, plus de 340 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 19 ans étaient en surpoids ou obèses”.