“En 2017, 15,7% des personnes âgées de 18 à 64 ans exerçant une activité professionnelle déclarent avoir été exposées à la fumée de tabac des autres au cours des 30 derniers jours à l'intérieur des locaux sur leur lieu de travail”, rapporte le baromètre Santé publique France. Les ouvriers semblent être les travailleurs les plus exposés au tabagisme passif sur leur lieu de travail (27,4 %), alors que les cadres et professions intellectuelles supérieures sont les moins exposés (6,4%).
A l'inverse, le tabagisme à domicile a fortement diminué de 27,5 % en 2014 à 17,6 % en 2018, suggérant qu'un grand nombre de personnes sortent désormais pour fumer. Chez “les fumeurs vivant dans un foyer avec un enfant : la fréquence du tabagisme au domicile a été divisée par deux entre 2014 et 2018, passant de 31,6 % à 14,4 % en présence d’un enfant de moins 4 ans”. Néanmoins, si elle a baissé, la part de personnes déclarant fumer à l’intérieur de leur domicile “reste élevée chez les gros fumeurs et n’est pas négligeable pour les foyers avec des enfants”, stipule Santé publique France.
Une campagne digitale en faveur de Tabac info service
“Ces nouvelles données soulignent la nécessité de continuer nos efforts de dénormalisation du tabac afin de limiter le tabagisme passif, à domicile comme sur le lieu du travail”, a commenté Viet Nguyen Thanh, responsable de l’unité addictions à Santé publique France. Pour inciter les fumeurs à se sevrer, Santé publique France lance une campagne numérique d’information sur le dispositif d’aide à l’arrêt Tabac info service et de son service téléphonique, le 39 89.
L'agence nationale de santé souhaite mettre en avant la gratuité de ce service, sa flexibilité (puisqu'il est possible de fixer un rdv téléphonique avec un tabacologue) et son efficacité : “87% des utilisateurs du service estiment que l’accompagnement téléphonique par Tabac info service les a aidés dans leur démarche d’arrêt du tabac”.
Un cancer du poumon à cause du tabagisme passif
En mai 2019, un groupe d'experts en médecine respiratoire estimait que le cancer du poumon chez les personnes qui n'ont jamais fumé est sous-estimé et “représente un défi diagnostique, en particulier pour les omnipraticiens qui cherchent à trouver un équilibre entre la surinvestigation, un diagnostic précoce et des soins de grande qualité”.
En 2014, une étude menée dans les services de pneumologie de 104 hôpitaux français (CHU exclus) et portant sur 7 051 dossiers avait démontré que plus d’un patient sur dix (762) traité pour un cancer du poumon ne fumait pas
. Parmi eux, 11% n’avait jamais fumé de leur vie mais 158 (20%) avaient été soumis au tabagisme passif
.