Conscients de son intérêt pour faciliter l'accès aux soins, mais prudents quant à la qualité de la prise en charge par rapport à une consultation physique : tel est, près de 18 mois après sa prise en charge par l'Assurance maladie, le regard que portent les Français sur la téléconsultation. C'est ce qui ressort d'un sondage réalisé en janvier 2O20 par l'institut Harris Interactive pour le compte de l'un des acteurs de cette nouvelle pratique “à distance” de la médecine de premier recours.
Cette enquête illustre pourtant l'intérêt que les Français portent à l'arrivée de la téléconsultation puisque une très large majorité d'entre-eux en connaissent l'existence et les grandes lignes de son fonctionnement : 89% savent que ces consultations sont réalisées par de “vrais” médecins, diplômés et agréées par l'Ordre des médecins, 78% que ces téléconsultations sont remboursées par la Sécurité sociale et 76% qu'elles permettent de se faire délivrer une ordonnance.
Mieux, les personnes interrogées déclarent, là encore en très grande majorité, que la téléconsultation permet de consulter un médecin plus facilement (83%), de lutter contre les problèmes de démographie médicale et les déserts médicaux (78%) et de désengorger les services d'urgence des hôpitaux (77%).
L'importance de la relation directe avec le médecin
Cependant, si les raisons de recourir à ce mode de consultation sont en priorité la possibilité de renouveler une ordonnance (78%), d'obtenir un conseil médical (77%) ou de traiter un problème de santé sans gravité (70%), les Français sont plus réservés dans le cas de besoins plus graves. A peine un peu plus de 4 sur 10 d'entre-eux envisagent de recourir à la téléconsultation dans le cas d'un enfant malade ou seulement 28% dans le cas de problèmes de santé jugés sérieux.
D'une façon générale, les Français ne sont pas majoritairement prêts à abandonner la relation directe et physique avec leur médecin. Même en l'absence de leur médecin traitant, 57% affirment préférer choisir un autre praticien pour une consultation dans son cabinet plutôt qu'une téléconsultation. Enfin, un Français sur deux considère que le frein majeur qui les empêche de franchir le pas vers la téléconsultation reste l'impossibilité de se faire ausculter par le médecin. Il y a le besoin d'avoir un contact direct avec le praticien (pour 36% des sondés) mais aussi la crainte d'être moins bien pris en charge pour 30% des personnes interrogées.