“Une des priorités du quinquennat”, avait annoncé Emmanuel Macron en 2017 en parlant de la situation du handicap. Trois ans après, le Président de la République a annoncé les mesures qui doivent permettre aux 12 millions de personnes atteintes de handicap de devenir des “citoyens à part entière”.
Plus d'isolement scolaire et familiale
Parmi le flot d’annonces, l’une des priorités annoncées est la scolarité des personnes atteintes de handicap pour que “plus aucun enfant” ne soit sans solution de scolarisation à la prochaine rentrée scolaire, a souhaité le chef de l’État. Pour cela, l’exécutif a annoncé la création de 11 500 postes d’accompagnants supplémentaires d’ici 2022, s'ajoutant aux 66 000 prévus à la fin de l’année. Par ailleurs, le gouvernement veut promouvoir l’apprentissage pour les jeunes en situation de handicap qui ne représentent que 1% des apprentis. L’objectif, d’ici fin 2021, est d’avoir 10 000 apprentis handicapés, contre seulement 4 000 actuellement.
La deuxième priorité forte sur laquelle a insisté le chef de l’État concerne la lutte contre l’isolement des familles. Un numéro unique, le 360, sera créé le 1er janvier 2021. L’objectif affiché par Emmanuel Macron est qu’aucun “enfant comme adulte, ne soit laissée seule dans la recherche de sa solution”. Ce numéro permettra de joindre “quatre cents communautés d’accompagnement qui se coordonneront pour trouver des solutions” et qui seront créées d’ici 2022.
“Permettre à chacun de vivre une vie digne, une vie libre”
La troisième priorité annoncé par le chef de l’État est la garantie au “droit d’être parent” pour les personnes qui souffrent d’un handicap. Une aide financière sera disponible pour les assister dans les tâches quotidiennes de prise en charge d’un enfant. Un objectif qui entre dans l’objectif annoncé de “permettre à chacun de vivre une vie digne, une vie libre”. Dans cette lignée, le gouvernement a, en amont des annonces du Président de la République et par l’intermédiaire de la secrétaire d’État chargée du handicap, Sophie Cluzel, adressée une lettre au Comité nationale d’éthique pour “accompagner (la) vie intime, affective et sexuelle” des personnes handicapées.
Autre mesure majeure annoncée hier, l’ouverture de mille places supplémentaires d'ici deux ans dans les structures spécialisées, pour tenter d'endiguer le phénomène des départs contraints vers des établissements en Belgique. Un exil qui n'est “pas décent pour une nation comme la nôtre”, a martelé Emmanuel Macron, qui souhaite qu'il n'y ait plus, “d'ici fin 2021, aucun départ contraint de personne handicapée vers l'étranger”. En outre, 2 500 places vont être créées dans les établissement à destination de personnes handicapées qui souhaitent intégrer le milieu ouvert, tout en gardant la possibilité de revenir dans leur établissement d’origine.
Les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) vont recevoir 50 millions d’euros sur deux ans pour mieux aider et accompagner les familles qui en ont besoin. L'objectif est de désengorger les files d'attente et de résorber des différences de délai très importantes d'un département à l'autre.