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Qualité de l'air

La pollution de l’air peut aggraver la rhinite

Par Mégane Fleury

Des chercheurs français constatent des corrélations entre la pollution atmosphérique et la gravité des rhinites. Cette dernière serait plus sévère lorsque l’air est pollué. 

Ridofranz/iStock

La pollution de l’air menace notre santé. D’après des chercheurs de l’Inserm, elle pourrait même aggraver certaines pathologies. Dans une recherche parue le 10 février, ils montrent l’existence d’un lien entre sévérité de la rhinite et pollution atmosphérique. Les résultats varient selon le type de rhinite et de polluants. 

Qu’est-ce qu’une rhinite ? 

Entre 20 et 50 % de la population souffre régulièrement de rhinite, une inflammation de la muqueuse nasale. Parfois d’origine allergique ou liée à l’asthme, elle peut aussi survenir spontanément. Les principaux symptômes sont les éternuements, le nez bouché ou encore des démangeaisons. La rhinite peut dégrader la qualité du sommeil et avoir des conséquences sur la vie scolaire ou professionnelle. 

L’analyse des données de plus de 1 400 patients

Deux équipes de recherche de l’Inserm ont analysé les effets de la pollution atmosphérique sur la rhinite à long terme. Ils ont rassemblé les données de deux cohortes sur la santé respiratoire : au total, cela représente plus de 1 400 patients. Tous avaient eu une rhinite au cours de l’année. Les scientifiques ont mis au point une échelle pour déterminer la sévérité de la maladie. Ils ont également tenus compte des niveaux de pollution de l’air grâce au taux d’azote, aux taux de particules fines et aux données sur la circulation automobile. 

Des variations selon le type de polluant

D’après les résultats, la pollution à long terme et la sévérité de la rhinite sont liées. Les chercheurs précisent que cette corrélation est plus forte dans les rhinites non-allergiques et non associées à l’asthme. “Ces différents types de rhinites ont des mécanismes physiopathologiques différents : il n'est donc pas tellement étonnant que les résultats divergent en fonction de la présence d’asthme ou de sensibilité allergique”, souligne Bénédicte Jacquemin de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail de Rennes. 

Les conséquences seraient différentes selon le type de polluant présent dans l’air. L'azote est associé à une rhinite plus grave, quel que soit sa concentration dans l’air. À l’inverse, pour les particules fines PM10 et PM2,5, plus elles sont présentes en quantité dans l’atmosphère, plus la rhinite est sévère. 

Les dangers de la pollution 

D'après une étude, la pollution de l'air serait responsable de 800 000 décès chaque année en Europe, et de plus de 9 millions à travers le monde. Elle peut provoquer de l'asthme, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires ou des infarctus. D'après les estimations de l'OMS9 personnes 10 respirent un air pollué dans le monde.