Révolutionnaire ou dangereuse ? La coupe menstruelle suscite de nombreuses interrogations. Ce petit entonnoir, placé dans le vagin, permet de recueillir le sang pendant les menstruations. Réutilisable, la coupe menstruelle est économique et écologique. Face aux tampons, soupçonnés de contenir des particules chimiques dangereuses, elle est jugée plus sûre par ces utilisatrices. Pourtant, son usage ne serait pas sans risque.
Pas de composé dangereux
En juillet 2019, The Lancet Public Health a publié une vaste étude sur la coupe menstruelle. Elle rassemble l’ensemble des données publiées sur cette protection hygiénique. D’après ses conclusions, la coupe menstruelle serait aussi sûre que les tampons et les serviettes. La composition de ces produits n’est pas la même : les coupes menstruelles sont faites en silicone chirurgical. Pour l’Agence nationale de sécurité du médicament, les substance chimiques qui le composent n’atteignent pas des seuils dangereux et ne présentent pas de risque sanitaire. En termes de chimie, il n’y aurait donc pas de risque. Franceinfo, dans une vidéo dédiée, soulève que ces dispositifs peuvent parfois provoquer des irritations. D’après l’Anses, aucune étude n’a été menée sur le sujet, les seules informations disponibles sont les retours des utilisatrices et des gynécologues.
Un risque de choc toxique
L’utilisation de la coupe menstruelle nécessite quelques informations. Si elle est portée trop longtemps, elle peut provoquer un choc toxique, comme les tampons. Pendant les règles, si l'écoulement du sang est bloqué, cela créé un espace favorable au développement de bactéries, comme le staphylocoque doré, qui est naturellement présent dans le vagin. En grandissant, il produit des toxines qui vont passer dans le sang et peuvent abîmer différents organes.
Les études ne précisent pas si le risque est plus élevé avec l’un ou l’autre des dispositifs. Dans Le Parisien, Sandrine, 36 ans, raconte comment le port de la coupe menstruelle l’a menée à une amputation des deux pieds. En avril dernier, elle a été victime d’un choc toxique. La bactérie en cause s’est répandue dans ses reins, ses poumons et son foie. Après trois semaines de réanimation, les médecins ont du lui retirer des phalanges et les pieds. Aujourd’hui, elle veut alerter sur le manque d’information concernant ces protections hygiéniques. “Quand j’entends que l’infection est liée à un mésusage des cups et tampons par les femmes, cela me met hors de moi, tant les informations que l’on nous donne varient, s’indigne-t-elle. Prenez les cups, selon le fabriquant, il est écrit sur les notices que l’on peut les garder 4, 6, 8 ou 12 heures ! Comment on s’y retrouve là-dedans ?”
L’Anses demande aux fabricants d’améliorer l’information destinées aux femmes en la rendant plus claire. Elle rappelle aussi aux utilisatrices “l’importance de respecter les règles d’hygiène liées à l’utilisation des protections, notamment la durée du port aussi bien pour les tampons que pour les coupes menstruelles.”