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Stress post-traumatique

Trouble de stress post-traumatique : l’Inserm étudie le cerveau des survivants aux attentats du 13 novembre

Des chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec le CNRS, ont analysé le cerveau de survivants aux attentats du 13 novembre 2015. Leur objectif : mieux comprendre les mécanismes du trouble de stress post-traumatique et trouver un moyen de le soigner.

Trouble de stress post-traumatique : l’Inserm étudie le cerveau des survivants aux attentats du 13 novembre ipopba/iStock




Les attentats de Paris et Saint-Denis, le 13 novembre 2015, ont laissé des marques. Sur les survivants et leurs proches, mais également sur toute la population française. Un sondage Ifop publié en octobre dernier pour l’Observatoire B2V des Mémoires révélait d’ailleurs que 70% des Français reconnaissent l’existence d’une dimension collective du traumatisme. Le neuropsychologue Francis Eustache et l’historien Denis Peschanski ont lancé le projet “13-Novembre”, un programme de recherche transdisciplinaire destiné à étudier les traces individuelles ou collectives de ces évènements. Une étude, dirigée par Pierre Gagnepain, chercheur de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) en neuropsychologie, vient d’être publiée dans la revue Science. Ces travaux, qui portent sur le trouble de stress post-traumatique (TSPT), tentent d’expliquer pourquoi certaines personnes en souffrent, et d’autres non.

Revivre l’évènement traumatisant

L’équipe scientifique a analysé l’activité cérébrale de 175 participants, dont 102 étaient des survivants des attentats du 13 novembre 2015. Parmi eux, 55 souffraient de trouble de stress post-traumatique. Si les symptômes peuvent varier d’une personne à une autre, les victimes revivent généralement l’évènement traumatisant avec des souvenirs concrets, tels que des odeurs, des sons, des sensations ou encore des images. Le trouble de stress post-traumatique peut se manifester immédiatement ou des années après le traumatisme. Jusqu’ici, l’apparition intrusive de ces souvenirs douloureux était associée à une défaillance de la mémoire. Pourtant, les chercheurs de l’étude remettent en question cette théorie.

Des mécanismes cérébraux défaillants

En effet, l’équipe scientifique a utilisé l’imagerie cérébrale en s’appuyant sur la méthode “Think/No-Think”, qui consiste à associer automatiquement un mot à une image, alors qu’ils n’ont rien à voir. Une manière de reproduire ce qui se passe lorsqu’un souvenir s’impose de manière intrusive. Grâce à cette expérience, les chercheurs ont constaté que les participants souffrant de trouble de stress post-traumatique présentaient une défaillance des mécanisme cérébraux qui permettent de réguler l’activité des régions du cerveau impliquées dans la mémoire, comme l’hippocampe par exemple. Les personnes sans trouble de stress post-traumatique, quant à elles, arrivaient à mieux lutter contre les souvenirs intrusifs. Dans le cerveau, le cortex frontal sert normalement à cela.

L’espoir de développer de nouveaux traitements

Le mécanisme de suppression des souvenirs n’est pas intrinsèquement mauvais et à l’origine des intrusions comme on le croyait. En revanche, son dysfonctionnement l’est. Si on prend pour analogie les freins d’une voiture, ce n’est pas le fait de freiner ou — dans le cas qui nous occupe — de supprimer les souvenirs qui pose problème, mais le fait que le système de freinage soit défaillant, ce qui conduit à sa surutilisation”, explique Pierre Gagnepain dans un communiqué. Dans le cadre du projet “13-Novembre”, de nouvelles études devront être menées afin de comprendre comment ces mécanismes cérébraux peuvent également jouer un rôle dans la résilience. Cela permettrait de développer de nouvelles prises en charge thérapeutiques pour les patients atteints de trouble de stress post-traumatique.

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