C’est l’incroyable histoire d’une adolescente qui a grandi avec seulement la moitié de son cerveau mais qui vit tout à fait normalement. La jeune américaine a actuellement 18 ans et présente des caractéristiques cognitives parfaitement normales, à ça près qu’elle ne possède que l’hémisphère droit de son cerveau. Cette histoire a été rapportée par le magazine américain New Scientist.
Neuf cas dans le monde
Très tôt dans sa vie, l’Américaine a eu un comportement qui a alerté ses parents. À l’âge de 10 mois, elle a continué à agripper les doigts de ses parents avec sa main droite uniquement. Une pratique qui s’arrête normalement dès 7 mois mais que la petite a poursuivi, amenant ses parents à rencontrer des médecins et à lui faire passer un scanner du cerveau. C’est là que parents et médecins se sont rendus compte que l’hémisphère gauche était manquant et qu'à la place une poche contenant du liquide céphalorachidien emplissait son cerveau.
Cette pathologie se nomme l’hémi-hydranencéphalie, une maladie extrêmement rare où une large partie du cerveau est manquante. Au total, neuf cas ont été recensés dans le monde. La jeune fille a alors constitué un objet d’étude et a été suivi par une équipe de scientifiques de l’université de Chicago (Etats-Unis). Ces derniers ont scruté ses capacités à parler, à se mouvoir et ses compétences en lecture jusqu'à ses 16 ans.
Capacité de lecture au-dessus de la moyenne
Au début de sa vie, jusqu’à ses 5 ans environ, la petite a présenté des compétences jugées “en dessous de la moyenne”, par les scientifiques. C’est à partir de là qu’elle a commencé à combler son retard sur les autres élèves et à présenter des capacités de lecture et une mémoire courte supérieures. Des résultats étonnants puisque dans un cerveau classique, c’est l’hémisphère cérébral manquant qui abrite la zone du traitement du langage.
Lorsqu’elle a atteint l’adolescence, vers 14 ans, la jeune femme a passé un IRM de son cerveau pour l’étudier pendant qu’on lui racontait des histoires. Les chercheurs se sont rendus compte que son hémisphère droit fonctionne comme un cerveau entier, comme si elle possédait tout son cortex cérébral. Celui-ci a pris le relais des tissus absents pour compenser l’absence d’hémisphère gauche. Un facteur génétique pourrait l’expliquer puisque le petit frère de l’Américaine, qui possède tout son cortex cérébral, présente des capacités oratoires remarquables.