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Statistique

Au-delà de 10 partenaires sexuels, le risque de cancer augmente

Par Thierry Borsa

L'association entre la multiplication des partenaires sexuels et le risque de cancer, pour les hommes comme pour les femmes, a été établie par une étude réalisée en Angleterre et portant sur près de 6 000 personnes. Un lien probablement dû aux maladies sexuellement transmissibles et notamment au papillomavirus.

torwai/iStock

Ce n'est qu'une étude portant sur des statistiques et on ne peut pas établir de strict lien de cause à effet”. Les chercheurs canadiens, autrichiens, italiens, britanniques et turcs qui viennent d'étudier les données issues d'une cohorte de près de 6 000 personnes, hommes et femmes de plus de 50 ans et vivant en Angleterre, se veulent rassurant. Pourtant, leurs travaux publiés dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health montrent que le risque de développer un cancer augmente en fonction de nombre de partenaires sexuels.

Le risque de cancer est ainsi plus élevé de 57% pour les hommes qui ont déclaré avoir eu entre 2 et 4 partenaires sexuels (sur toute leur vie) par rapport à ceux qui n'ont eu aucun ou un seul partenaire, un chiffre qui s'élève à 69% chez ceux qui ont déclaré 10 partenaires ou plus. Pour les femmes, le risque de cancer s'accroit de 91% pour celles qui ont eu 10 partenaires ou plus.

En cause, le papillomavirus humain

Selon les chercheurs, ces résultats seraient comparables à d'autres études qui ont établi un lien entre le risque de cancer et l'hépatite. Dans les récents travaux publiés dans le BMKL Sexual, ce sont cette fois les maladies sexuellement transmissibles qui sont pointées du doigt comme pouvant être le facteur expliquant cette augmentation du risque de cancer en fonction du nombre de partenaires sexuels.

Le papillomavirus humain (HPV) est notamment connu pour être un facteur d'augmentation de risque pour certains cancers : col de l'utérus, anus, pénis, vagin, tête et cou. De récentes estimations évaluent à 5% la responsabilité du HPV dans ces différents types de cancers.

En France, la vaccination contre le papillomavirus est recommandés chez tous les adolescents, filles ou garçons, entre 11 et 14 ans avec un rattrapage possible pour les jeunes femmes entre 15 et 19 ans. Selon Santé publique France, seules 24% des jeunes françaises de 16 ans seraient vaccinées, ce qui est jugé “très insuffisant”. Selon une étude américaine réalisée entre 2006 et 2015, les jeunes femmes vaccinées contre le papillomaviorus, la présence de lésions pré-cancéreuses dans les 5 ans était deux fois moindre que chez les jeunes femmes qui n'avaient pas été vaccinées.

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