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La santé des jeunes est en “menace immédiate”

Par Jean-Guillaume Bayard

L’ONU et l’Unicef alertent sur la “menace immédiate” qui pèse sur la santé des enfants. Le climat, la pollution, les réseaux sociaux, la malbouffe ou encore la e-cigarette sont pointés du doigt.

Prostock-Studio/iStock

La santé des adolescents inquiète les grandes organisations. Dans un rapport, intitulé Un avenir pour les enfants du monde ?, publié mercredi 19 janvier dans la revue britannique The Lancet, l’Organisation des nations unies (ONU) et l’Unicef alertent sur la santé des adolescents qu’ils estiment “menacée”. Des avancées ont été réalisées lors des vingt dernières années mais les auteurs du rapport notent que “ces progrès sont aujourd’hui au point mort.”

La pollution et les menaces climatiques au premier rang des accusés

Le rapport a été produit par un groupe de 40 experts indépendants en santé infantile, convoqués par l’ONU et l’Unicef. Ils ont étudié les données de 180 pays et ont construit un indice permettant de mesurer la possibilité des enfants de s’épanouir (indicateurs de mortalité, d’état de santé, de nutrition, d’éducation…). “Les pays doivent revoir leur approche de la santé des enfants et des adolescents en faisant en sorte, non seulement de prendre soin d’eux aujourd’hui, mais en protégeant le monde dont ils hériteront”, souligne Helen Clark, ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande et co-présidente de la commission d’experts convoquée par l’OMS et l’Unicef.

La pollution et les menaces climatiques sont présentées comme les principales menaces pour la santé des enfants et adolescents. Les experts exhortent les responsables politiques de tout faire pour diminuer les émissions de CO2 afin de “faire en sorte que les enfants aient un avenir sur cette planète”. “Si le réchauffement climatique dépasse 4°C d’ici 2100 comme le prévoient les projections actuelles, cela entraînera des conséquences sanitaires désastreuses pour les enfants, en raison de la hausse du niveau des océans, des vagues de chaleur, de la prolifération de maladies telles que le paludisme et la dengue, ainsi que de la malnutrition”, annonce Helen Clark.

Gare aux écrans

Les nouvelles technologies et les réseaux sociaux, qui augmente drastiquement le temps passé devant les écrans, est l’autre problème majeur qui pèse sur la santé des jeunes. “L'exposition des enfants à Internet est énorme. Les 11-16 ans postent sur les réseaux sociaux en moyenne 26 fois par jour”, note le rapport. En outre, ce temps passé sur les réseaux sociaux altère le bien-être et et augmente les risques liés à l'estime de soi et aggrave les problèmes comme le harcèlement.

En outre, le rapport dénonce le marketing offensif de marques d’aliments ultra-transformés, de boissons sucrées, d’alcool, de cigarettes électroniques ou de tabac. Anthony Costello, ancien directeur de l’Institute for Global Health, note ainsi que “l’auto-régulation par les industriels ne fonctionne pas”. Il note ainsi que l’obésité infantile et adolescente a été multipliée par 11 entre 1975 et 2016.

La France 4e du classement

Le rapport a également établi un classement des pays sur l’avenir des enfants. Les pays riches trustent les premières places, avec en tête la Norvège, la Corée du Sud et les Pays-Bas. La France est au pied du podium, quatrième. En bas du classement on trouve les pays d’Afrique subsaharienne : République centrafricaine, Tchad, Somalie et Niger.

Ce classement est mis en regard des mesures de “durabilité” telles que l’évolution des émissions de CO2 ou les inégalités de revenus. “Si beaucoup de pays à haut revenu ont un très bon score à l’index d’épanouissement, ils sont proches du bas du classement pour leur contribution à la durabilité écologique”, précise le rapport. Quant aux pays les plus pauvres, si leurs émissions de gaz à effet de serre sont parmi les plus faibles, “beaucoup sont exposés aux effets les plus sévères d’un changement climatique rapide.”