Le lien entre pathologie des voies respiratoires, tabagisme et polyarthrite rhumatoïde se précise. Il semble étroitement associé à la citrullination des protéines survenant dans une population génétiquement à risque. Le tabagisme est un facteur de risque d'apparition d'une polyarthrite rhumatoïde et la maladie est plus sévère et plus difficile à contrôler chez les malades qui fument. C'est ce qui avait été démontré, initialement chez des femmes, à partir du suivi prospectif d'une cohorte de 31 336 femmes ménopausées. Au bout de 10 ans de suivi, 158 cas de polyarthrites rhumatoïdes ont été identifiés au sein de cette population. Comparativement aux femmes ayant jamais fumé ou à celles qui avaient arrêté depuis dix ans, le risque des femmes fumeuses régulières était multiplié par deux. Le congrès 2008 de l'American College of Rheumatology a permis de franchir une étape supplémentaire en établissant un lien chronologique direct entre exposition au tabac et l'expression de la maladie, et en étudiant, pour la première fois, des hommes. L'étude démontre que le sevrage tabagique réduit l'activité de la polyarthrite rhumatoïde. L'évolution de l'activité clinique de 14 847 patients a été analysée en fonction de leur statut tabagique. Dans cette cohorte (CORRONA), la plus importante pour cette maladie, on comptait 65 % de non-fumeurs, 22 % d'anciens fumeurs et 13 % de fumeurs actifs. A partir d'une évaluation de l'activité de la maladie basée sur il apparaît que les patients tabagiques qui ont arrêté de fumer au cours de la période d'observation ont un score d'activité de la maladie plus bas que celles qui ont continué à fumer. Cette amélioration est observée parallèlement à une réduction du nombre d'articulations douloureuses ou gonflées; Ces résultats, certes préliminaires, témoignent d'une action directe, chronologique, entre une intervention sur le sevrage tabagique et l'évolution de la PR.
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