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Cellules souches

Accélérer la réparation des fractures grâce à un cocktail de médicaments

Par Mégane Fleury

Mêler deux médicaments permettrait de faire "repousser" la colonne vertébrale des rats après une fracture. Les chercheurs espèrent pouvoir valider ces résultats chez l’humain. 

GeorgeRudy/istock

Réparer les fractures en faisant repousser la moelle épinière : cela peut sembler impossible, c’est pourtant ce que des chercheurs londoniens sont parvenus à faire. Dans NPJ Regenerative Medecine, ils expliquent comment ils ont réussi cette manipulation en utilisant un mélange de deux médicaments. L’essai, mené sur des rats, a permis de résorber des fractures vertébrales. 

Stimuler un processus naturel 

En cas de fracture, la moelle osseuse stimule différents types de cellules souches pour permettre la réparation et la régénération des tissus. "Le corps se répare tout le temps, explique Sara Rankin, autrice principale de l’étude. Lorsque les os se brisent, il guérissent grâce à l’activation des cellules souches. Néanmoins, lorsque les blessures sont graves, le corps peut atteindre ses limites." L’essai de ce cocktail de médicaments a pour objectif de stimuler les mécanismes de régénération naturelle de l’organisme pour traiter ces cas graves.

Les scientifiques de l’Imperial College de Londres ont utilisé des médicaments déjà autorisés à la vente : Plerixafor AMD3100/CXCR4, utilisé lors de greffe de moelle osseuse et agoniste bêta3-AR qui soigne les troubles urinaires. L’objectif du traitement est de mettre la moelle osseuse en état d’alerte : elle va activer certains types de cellules souches, les mésenchymateuses. Ces dernières peuvent se transformer en os et aider à réparer les fractures. 

Des résultats concluants 

L’essai sur les rats a été concluant : tous ont reçu une seule dose du mélange des deux médicaments. Après cela, la formation osseuse s’est accélérée dans la zone de la fracture. En revanche, les chercheurs n’ont pas testé la restauration du mouvement dans l’os, ni la réparation d’autres tissus liés, comme les nerfs. D’après les auteurs, ces découvertes seraient applicables pour les fractures vertébrales, pour celles de la hanche et de la jambe et cela pourrait également améliorer la cicatrisation après une chirurgie. La prochaine étape de l’étude sera le test sur des humains, d’abord avec un échantillon sain, puis avec des participants dont l'un des os est cassé.