Alors que depuis très longtemps, les Anglo-saxons publient des travaux scientifiques qui montrent l’aspect fondamental du premier repas de la journée, dans notre pays, qui se targue pourtant d’être celui du bon goût gastronomique, le café sur le pouce était plutôt la mauvaise règle diététique.
Pourtant, les dernières nouvelles sont un peu moins noires. En effet, contrairement aux idées reçues, il semble que seule une très faible proportion des gens interrogés « saute » le petit déjeuner. Ils ne sont que 10 %. Plus encore, ce sont 100 % des enfants qui déclarent partir à l’école en ayant « petit-déjeuné ».
En revanche, l’effort doit être mis désormais sur la qualité de ce repas, car si on devait classer ces consommateurs, on le ferait en fonction de la quantité d’énergie absorbée le matin par rapport aux 100 % dont nous avons besoin. Tous les diététiciens sont d’accord pour préconiser que le petit déjeuner devrait nous fournir 25 % – donc 1/4 au moins – de nos besoins quotidiens. Et là, il faut bien avouer que les Français sont, dans leur majorité, assez loin de l’objectif. Ce qui est d’autant plus regrettable qu’un petit déjeuner copieux a tout pour plaire.
D’abord, notre corps sort d’une nuit qui, même si elle est synonyme la plupart du temps de repos, n’en reste pas moins une période où notre organisme fonctionne, dans certains domaines, comme en plein jour. Si nos muscles s’agitent très peu, notre cœur continue à battre, notre respiration à fonctionner et nos cellules à sécréter tout un tas de substances vitales. C’est donc toute une usine, sans matières premières, que l’on va renvoyer au travail. D’ailleurs, les performances – pas uniquement physiques – du milieu de la matinée sont souvent très dépendantes de la richesse de notre sang en énergie.
Les ennemis du petit déjeuner copieux objecteront que les Américains sont plutôt, en moyenne, très enveloppés, et que leur petit déjeuner doit bien être un peu responsable. Certes, mais uniquement ceux qui ne respectent pas le bon équilibre entre les différents éléments dont nous avons besoin : les protéines, les sucres et les graisses. Et c’est là que le bon sens français doit reprendre la main, en essayant de mélanger ces aliments dont nous sommes si riches. Un fruit, un laitage, du pain, un peu de confiture et une boisson, plutôt du thé sans trop de sucre. Oublier les œufs et le bacon dégoulinant de graisse, un fromage pas trop gras fera l’affaire. L’idéal en matière de protéines nous vient, pour une fois, du petit déjeuner japonais : c’est le poisson. Mais dur à avaler dans l’hexagone. La seule concession à faire à l’Amérique est certainement les céréales, du moins celles dont l’apport calorique par tasse (vous trouverez cette information sur le paquet) n’est pas trop élevé.