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Diagnostic

Démence : le risque serait plus élevé en cas de pertes de mémoire et de vitesse de marche réduite

Par Anaïs Col

Des chercheurs ont découvert que le risque de démence était supérieur chez les personnes âgées présentant à la fois un déclin de la mémoire et de la vitesse de marche.

Pershinghks/iStock

La maladie d’Alzheimer et autres formes de démence sont les plus fréquentes des maladies neurodégénératives et représentent une cause majeure de perte d’autonomie.

152 millions de cas de démence d'ici 2050

L'accroissement du nombre de personnes âgées depuis une vingtaine d’années engendre une augmentation des cas de démence : selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), “on compte 50 millions de personnes atteintes de démence dans le monde” et près de 10 millions de nouveaux cas chaque année. D'après ses statistiques, “le nombre total de personnes atteintes de démence devrait atteindre 82 millions en 2030 et 152 millions d'ici 2050.”

S'il n'existe pour le moment aucun traitement capable de restaurer les fonctions cognitives, un diagnostic précoce peut tout de même ralentir leur déclin. C'est pour cette raison que les scientifiques s'activent à trouver un moyen de prédire et d'anticiper le développement d'une démence. Récemment, des chercheurs ont tenté de découvrir si une perte simultanée de mémoire et de vitesse de marche pouvait être associée à un risque accru de démence. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Jama.

Le double déclin augmente les risques de démence

Les chercheurs ont combiné les données de six études menées à grande échelle entre 1997 et 2018 aux États-Unis et en Europe, et recruté 8 699 personnes de plus de 60 ans ne présentant aucune déficience cognitive et dotées d'un bon rythme de marche. En observant l'évolution de ce groupe et les résultats des études précédentes, ils ont découvert que les personnes âgées victimes d'une perte de mémoire avaient un risque 2,2 à 4,6 fois plus élevé de développer une démence par la suite, et que ce même risque était de 2,1 à 3,6 fois plus élevé chez les personnes âgées dont la vitesse de marche était réduite.

Toutefois, lorsque le déclin était double (mémoire et marche), le risque de développer une démence était de 5,2 à 11,7 fois supérieur. Ces résultats suggèrent donc qu'une personne âgée dont la mémoire présente des défaillances et dont la vitesse de marche est en plus réduite, présente un risque plus élevé de développer une démence que ses congénères. 

Ces résultats pourraient être “potentiellement précieux pour mener des interventions préventives ou thérapeutiques, estiment les chercheurs. La raison pour laquelle le double déclin est associé à un risque élevé de démence et si ces personnes évoluent vers la démence par des mécanismes spécifiques devrait cependant être étudiée par de futures études.”