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Dépistage précoce

Cancer du poumon : un test de dépistage par prise de sang développé par le CHU de Nice

Par Anaïs Col

Une technique de dépistage du cancer du poumon par prise de sang a été développée par le CHU de Nice pour compléter l'imagerie, pas toujours fiable. 

YakobchukOlena/iStock

Le professeur Paul Hofman et son équipe du CHU de Nice ont testé une nouvelle méthode de dépistage précoce du cancer du poumon par prise de sang, lors d'une étude menée sur plus de 600 patients et bientôt publiée dans The Lancet

Présenté en 2014 dans la revue américaine Plos One comme une “percée extraordinaire dans le domaine des cancers pulmonaires invasifs”, ce test de dépistage précoce avait été testé une première fois sur 5 patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Quelque temps plus tard, le “projet AIR” a été lancé offrant aux scientifiques l'opportunité de mener un nouvel essai sur un échantillon de 638 personnes à risque âgées de plus de 55 ans, fumeuses ou ex-fumeuses souffrant de bronchopathie chronique obstructive (BPCO).

L'intérêt de coupler test sanguin et imagerie

L’étude ‘Projet AIR’ a pour but d’évaluer l’intérêt de la recherche de cellules tumorales circulantes sur une prise de sang, combinée à la réalisation d’un scanner thoracique, pendant 3 ans consécutifs pour le dépistage du cancer du poumon, expliquait l'université Côte d'Azur au moment du lancement. En effet, la migration dans le sang de cellules tumorales est un phénomène qui intervient précocement dans le développement des tumeurs.”

Les résultats de l'étude sont tenus secret pour le moment, mais le professeur Paul Hofman explique à nos confrères de 20 Minutes l’intérêt d’allier prise de sang et scanner : “Sur une image, on voit des taches mais on ne sait pas si les nodules sont cancéreux ou non. Tout l’intérêt de la prise de sang est de permettre au chirurgien thoracique d’être sûr que ce qu’il va opérer correspond vraiment à un cancer, et non à une autre lésion, ce qui est extrêmement fréquent. Il faut savoir que le scanner thoracique donne 30 % de faux positifs.”

Les chercheurs souhaitent désormais généraliser ce test de dépistage et, afin qu'il ne coûte rien aux patients, qu'il soit pris en charge par la sécurité sociale. Une mesure qui sera défendue sur la scène politique par le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti.

Le cancer du poumon en France

Faisant environ 30 000 décès chaque année, le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer en France. Son pronostic est parmi les plus sombres : 17% des patients sont encore en vie 5 ans après le diagnostic, 49 109 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2017 : 32 260 chez les hommes et 16 849 chez les femmes et 30 991 morts ont été recensés cette même année suite à cette pathologie.