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Covid-19

Coronavirus : le bénéficiaire, c’est l’air… pour l’instant

Par Jean-Guillaume Bayard

La Chine respire. La réduction des activités industrielles, de la circulation et des vols, pour cause de coronavirus, entraînent une chute drastique des émissions de CO2 et des particules polluantes.

AlxeyPnferov/iStock

C’est un air — presque — pur que respirent les Chinois depuis le début de l’année. L’épidémie, devenue pandémie, de coronavirus a entraîné une baisse des activités industrielles chinoises, des restrictions de circulation et des vols domestiques. Résultats, les émissions de CO2 ont été réduites de 15% à 40% dans le secteur industriel, rapporte le site Carbon Brief. Les particules polluantes ont également connu une nette diminution.

Une chute spectaculaire… avant de repartir de plus belle

Les taux de dioxyde d’azote, émis par les véhicules ou les industries par la combustion des énergies fossiles, ont baissé de manière spectaculaire. La Nasa, grâce aux relevés du satellite Sentinel-5P de l’Agence spatiale européenne, a pu mesurer l’importante diminution des taux, passés de 500 µmol/m2 il y a un an à moins de 125 µmol/m2 en janvier 2020. Cette décrue s’est d’abord observée au dessus de la province du Wuhan, où s’est déclenchée la pandémie, avant de prendre dans tout le pays. “C'est la première fois que je constate une baisse aussi spectaculaire sur une zone aussi large pour un évènement spécifique”, observe Fei Liu, l'une des chercheuses de la Nasa sur la qualité de l'air.

Cette importante diminution de la pollution atmosphérique ne devrait toutefois pas durer. Une fois l’activité reprise, les émissions pourraient même augmenter en moyenne sur l’année, selon le cabinet énergétique BloombergNEF. Il note que si les autorités engagent un plan de relance économique à grands coups de chantiers d’infrastructures, cela augmentera la demande en ciment et en acier, et donc, la quantité de charbon consumée. “Ceux qui croient pouvoir saluer une pause bienvenue dans l’urgence climatique doivent refréner leur optimisme”, affirme Li Shuo, porte-parole de Greenpeace Chine, cité par l’AFP.

La faune sauvage, autre “gagnant” de la pandémie

La faune sauvage pourrait être l’autre “gagnant” de la pandémie. La Chine a indiqué, le 24 février, vouloir mettre en place une interdiction “complète” du commerce et de la consommation d'animaux sauvages, suspectée d’être à l’origine de la pandémie. Cette mesure doit encore être inscrite dans la loi avant d’être pleinement saluée. “Nous applaudissons cette interdiction, qui montre que le gouvernement chinois est déterminé à changer une tradition millénaire, totalement inappropriée dans la société actuelle”, s’est félicité Jeff He, directeur pour la Chine du Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw), à l’AFP.