Faire attention jeune pour bien vieillir. C'est la conclusion d'une étude préliminaire dont les résultats seront présentés en avril lors du congrès annuel de l'American Academy of Neurology à Toronto (Canada). Ils ont suivis des patients pendant trente ans et ont établi un lien entre un style de vie sain à partir de 20 ans et une bonne santé cérébrale trente ans plus tard.
Un meilleur raisonnement et une meilleure mémoire pour les participants en bonne santé 30 ans plus tôt
Les chercheurs ont suivi un total de 189 participants, âgés d’en moyenne 24 ans au début de l’étude, pendant trente ans. Pendant cette période, ils ont eu huit rendez-vous visant à mesurer leur santé cardiovasculaire en fonction de plusieurs paramètres tels que leur consommation de tabac, de leur indice de masse corporelle (IMC), de leur tension, de leur taux de cholestérol et de leur glycémie. À la fin de ces trente années de suivies, les participants ont effectué des tests d’évaluation de leur mémoire et leur capacité cognitive.
Les participants qui ont affiché une meilleure santé cardiovasculaire au début de l’étude ont obtenu des meilleurs résultats aux tests de raisonnement et de mémoire trente ans plus tard. Ils ont présenté un score, pour des tests allant de 7 à 103 points, supérieur de 2,2 points aux examens de capacité d’attention pour chaque point supplémentaire obtenu au test de santé cardiovasculaire. En outre, les participants avec la meilleure santé cardiovasculaire ont présenté plus tard une meilleure autorégulation cérébrale, c’est-à-dire que leur flux sanguin reste plus stable malgré un changement de tension artérielle.
Un lien à préciser
Ces résultats indiquent qu’il faut faire attention à sa santé tôt dans sa vie pour être en meilleure forme en vieillissant. “Nous savons que les facteurs de risques vasculaires tels que la forte tension artérielle et une forte glycémie sont liés à des blessures cérébrovasculaires et à des troubles de capacités cognitives chez les personnes plus âgées, mais cette étude montre que ces facteurs peuvent être liés des décennies en amont et que les blessures peuvent démarrer bien plus tôt”, note Farzaneh A. Sorond, autrice de l’étude.
Les chercheurs ajoutent que ce lien entre santé cardiovasculaire à 20 ans et santé cérébrale trente ans plus tard doit être précisé. “Nous avons besoin de nous concentrer sur une approche étalée sur toute la vie pour nous aider à mieux comprendre comment ces facteurs de risques vasculaires affectent la santé cérébrale lorsqu'on vieillit”, conclut la professeure Sorond.