L’hospitalisation n’est plus systématique pour les patients infectés par le coronavirus. Au cours d’une réunion dimanche 1er mars, l’AP-HP et l’Agence régionale de santé d’Île-de-France ont élaboré de nouvelles recommandations pour la prise en charge des malades. Les objectifs sont triples : limiter le nombre de morts, limiter les conséquences pour les autres malades d’une éventuelle désorganisation du système de santé et protéger les soignants.
Les tests réservés aux malades hospitalisés
Avec la circulation du virus, de nombreux nouveaux cas sont attendus dans les prochaines semaines. Cette augmentation des infectés fait que tous ne pourront être pris en charge. “On ne gardera que ceux qui ont des critères de sévérité, [avec, pour les autres,] un confinement à domicile”, précise le professeur Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat, au journal Le Monde. Si vous avez des symptômes grippaux, de la toux, de la fièvre, de la difficulté à respirer, “il faut faire le numéro d'urgence médicale, le 15. C'est alors que le médecin urgentiste que vous aurez au téléphone décidera de ce qu'il faut faire. En tout cas, n'allez pas aux urgences de votre propre initiative”, a indiqué le médecin Damien Mascret sur le plateau du 20 Heures du France 2.
Le dépistage devient aussi problématique. Il va bientôt devoir limiter le nombre de tests, comme le confirme Xavier Lescure au Monde. “On est en flux tendu. Il n’y a pas de problème de stock, mais de nombre de laboratoires qui peuvent réaliser le test, explique-t-il. On va probablement devoir arrêter de faire des tests pour toutes les suspicions, car on ne va pas y arriver”. Ces tests sont réalisés par prélèvement nasal et seront donc réservés aux malades déjà hospitalisés pour d’autres raisons et aux soignants.
Les médecins généralistes en première ligne
Le rôle du médecin généraliste va être important pour le dépistage des patients. “La maladie est tellement transmissible qu’elle frappera de façon assez forte le système de santé”, ajoute Xavier Lescure qui estime que c’est là qu’intervient le généraliste en tant qu’élément “majeur” de la prise en charge. L’hospitalisation systématique "est une réponse à une peur panique, juge Eric Caumes, chef de service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, au Monde. “Or, ce que je vois pour l’instant, ce sont surtout des rhumes, même s’il peut y avoir des cas graves".
C'est la grande différence avec la Chine où il n'existe pas de médecin généraliste. Là-bas, les hôpitaux ont vite été débordés, une situation que la France souhaite éviter en s'appuyer sur les généralistes. “Mes lits sont occupés par des malades qui n’ont rien”, s’agace ainsi Eric Caumes.