Depuis vendredi 28 février, la France est passé au stade 2 de l'épidémie de coronavirus. Alors que l’objet du stade 1 consistait à empêcher le virus de s’introduire sur le territoire, ce deuxième palier sanitaire vise à freiner la propagation du Covid-19. Concrètement, le déclenchement du deuxième stade a conduit pêle-mêle à fermer une centaine d’établissements scolaires, à annuler ou reporter des évènements sportifs et culturels, à limiter les rassemblements publiques à 5 000 personnes et à des mises en quarantaine un peu partout sur le territoire.
Un Plan rédigé en 2011 comme base de travail pour la phase 3
Déclencher le stade 3 de l’épidémie apparaît comme inévitable. “Je crains qu’il soit difficile d’échapper à la phase épidémique”, a reconnu Sibeth Ndiaye, la porte parole du gouvernement, à Franceinfo lundi 2 mars. Pour ça, il faut que le virus circule sur l’ensemble du territoire alors qu’actuellement il n’existe que des clusters, c’est-à-dire des foyers de patients à différents endroits. La Direction général de la santé (DGS), qui dépend du ministère de la Santé, en dénombre trois : dans l’Oise, en Haute-Savoie et dans le Morbihan. Toutefois, le nombre de cas isolés dans d’autres régions augmente chaque jour.
Si le stade épidémique est atteint, la phase 3 sera déclenchée avec pour but de limiter les effets de l’épidémie. Pour dessiner les contours de ce stade 3, les autorités s'appuient sur un Plan de prévention et de lutte rédigé en 2011 en cas de pandémie grippale. Bien que le coronavirus présente des différences, cela pourra servir de base de réflexion. Des restrictions contraignantes sur tout le territoire verraient le jour. Le système sanitaire et hospitalier serait totalement mobilisé, les transports pourraient être limités, les confinements élargis, encore plus d’établissements scolaires fermés ou encore une interdiction totale des manifestations publiques.
Des mesures au cas par cas
Dans les hôpitaux, le personnel médical et soignant se prépare déjà au déclenchement de la phase épidémique. Le stade 3 entraînerait la mobilisation complète du système sanitaire hospitalier et de ville. La prise en charge dans les établissements et les tests de dépistage seront réservés aux cas jugés graves. L’objectif est de ne pas saturer les capacités d’hospitalisation dans les établissements de santé. Pour autant, le détail de la mobilisation se fera en fonction de l’évolution de la situation. “Ces mesures pourraient être prises au fur et à mesure, en fonction de la situation, avec une hétérogénéité sur le territoire”, commente-t-on au ministère de la Santé.
En France, on dénombre 257 cas de personnes infectées par le coronavirus pour 4 morts. Dans le monde, 3 200 décès et environ 92 000 infections. En attendant un éventuel déclenchement de la phase 3 de l’épidémie, la porte-parole du gouvernement a voulu rassurer. “À ce stade, il n'y a pas d'épidémie au sens médical du terme, mesure-t-elle. Nous savons que la situation est très évolutive et donc, je ne peux pas donner d'affirmations définitives.”