Des chercheurs australiens ont réussi à traiter la constipation de femmes dans des essais cliniques. De quoi entrouvrir de nouvelles perspectives de traitement pour une maladie qui affecte environ 15% de la population mondiale. “Ce traitement est très prometteur et offre aux patients une alternative bien tolérée aux médicaments laxatifs”, estime Judith Moore, l’autrice principale de l’étude et chercheuse à Monash University. Les résultats ont été publiés dans la revue Alimentary Pharmacology & Therapeutics.
Des résultats bénéfiques même 6 mois après
La neuromodulation est un moyen de traiter la constipation en modifiant la fonction des organes par stimulation électrique des voies neuronales. Ici, les chercheurs utilisent la thérapie interférentielle transcutanée. La stimulation traverse la peau et les muscles pour atteindre les nerfs ciblés. Cette technique a déjà été utilisé dans la gestion de la douleur chronique, de l'instabilité de la vessie ou encore de l'incontinence fécale. Si les effets bénéfiques de cette technique mettent du temps à apparaître, ils ont l’avantage de durer longtemps après la cessation de l’utilisation.
L’essai clinique a porté sur 33 femmes souffrant de constipation et dont l’état ne s’était pas amélioré avec les traitements standards. Pendant six semaines, elles ont reçu chaque jour une stimulation électrique sur l’estomac et le dos pendant une heure. Elles ont été séparées en deux groupes, le premier ayant de vraies stimulations tandis que l’autre ne recevait que des stimulations factices. Résultats, 53% des 17 femmes du premier groupe ont vu le traitement les guérir tandis que 12% des 16 femmes dans le second ont été guéries. Cette amélioration a duré au moins trois mois après la fin du traitement, sans qu’aucun effet secondaire ne soit signalé.
Des résultats encourageants pour les chercheurs. “Les résultats soutiennent la thérapie par stimulations électriques comme un moyen sûr et non invasif de traiter les symptômes de la constipation chez les femmes adultes”, notent les chercheurs en conclusion des résultats. Ils ajoutent que le traitement pourrait se montrer plus efficace avec une utilisation plus longue, “comme le montrent certaines études pilotes en enfants”, ajoutent les chercheurs.