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QUESTION D'ACTU

Augmentation de l'acide urique

Crises de goutte : les boissons sucrées sont à éviter

Outre une diminution de l'alcool et de certains aliments riches en purines, les boissons sucrées comme les sodas et les jus de fruits industriels sont à bannir chez les patients souffrant de la goutte. D'après les experts de la revue “Prescrire”, le métabolisme du fructose augmente la production d'acide urique. 

Crises de goutte : les boissons sucrées sont à éviter Tatyana Tatyana/iStock




La goutte est une maladie chronique qui touche environ 0,9% de la population française, les hommes âgés étant les plus vulnérables. Elle est induite par une augmentation anormale du taux d’acide urique dans le sang et de dépôts de microcristaux d’acide urique dans les articulations et les tissus environnants, ce qui entraîne une inflammation. L’affliction se manifeste par des poussées que l’on appelle “crise de goutte”. Les malades ressentent alors des douleurs articulaires, qui s'accompagnent de rougeurs, d'un réchauffement et d'un gonflement de la région touchée. Généralement, chez les hommes, le gros orteil est le plus touché. Chez les femmes, d’autres articulations peuvent être mises à mal. Outre la douleur qu’elle entraîne, l’inflammation accrue les risques cardiovasculaires.

Quand une patient souffre d’une crise de goutte, son médecin lui prescrit des médicaments et souvent des recommandations pour changer son hygiène de vie avec pour objectif de maintenir le taux d’acide urique dans le sang sous un certain seuil. Cet acide étant issu de la dégradation des purines, molécules contenues dans de nombreux aliments, on conseille souvent de revoir l’alimentation. La bière, les alcools forts et les produits comme la viande rouge, les abats, la charcuterie, les fruits de mer, le maquereau, la sardine ou encore le hareng sont à éviter car très riches en purines. Toutefois, il est également nécessaire de proscrire les boissons sucrées de type sodas, jus de fruits et nectars industriels, rappellent des experts le 1er mars dans la revue médicale Prescrire. En effet, “le métabolisme du fructose, comme celui de l’alcool, tend à augmenter la production d’acide urique”, note la rédaction.  

Pour en arriver à cette conclusion, les experts se base sur deux études réalisées sur plusieurs dizaines de milliers de personnes. “Après prise en compte de divers facteurs pouvant influer sur le risque de goutte, dont la consommation d'alcool et l'indice de masse corporelle, ces études ont montré un risque de goutte environ deux fois plus grand chez les personnes consommant plus d'une boisson sucrée par jour par rapport à celles n'en consommant pas”, est-il écrit. En conclusion, “les patients souffrant de crises de goutte ont intérêt à réduire, voire éviter, les boissons contenant des sucres ajoutés, telles que des sodas”. Rappelons que de façon générale, les boissons sucrées, même “light”, sont mauvaises pour la santé. Elles sont effet régulièrement associées par les scientifiques à un risque accru de diabète, d’obésité, ou encore de maladies cardiovasculaires.

Le rôle de la génétique dans la survenue des crises de goutte

Sur son site, l’Assurance maladie cite déjà les boissons sucrées comme facteurs de risque de la goutte. “La goutte résulte d’une augmentation anormale et chronique du taux d’acide urique dans le sang, qui s’explique par un apport alimentaire élevé en purines et surtout par un défaut d’élimination par les reins de l’acide urique. Lorsque la concentration en acide urique excède la limite de solubilité, des cristaux d’acide urique (urate de sodium) se forment et se déposent dans les articulations et autour d’elles. L’acide urique est issu de la dégradation des purines présentes dans de nombreux aliments (aliments riches en protides, alcool, bière, boissons sucrées…). Il est ensuite éliminé par les reins, dans les urines”, est-il ainsi écrit.

Cependant, l’alimentation n’est pas le seul facteur de risque dans la survenue de la goutte. En octobre 2018, une étude parue dans le BMJ avançait que la génétique jouait un rôle bien plus important dans l’apparition de cette maladie fréquente. Au cours de leurs travaux, les chercheurs avaient analysé les dossiers médicaux de 8 414 hommes et 8 346 femmes bien portants. En analysant leur taux d’acide urique dans le sang, ils avaient observé que chacun des aliments associés à des niveaux élevés déterminait moins de 1% de la variation du taux d’urate. En revanche, l’analyse génétique des participants avait révélé des facteurs génétiques communs expliquant près du quart (23,9%) de la variation des taux.

Nos données remettent en question les perceptions largement répandues selon lesquelles la goutte est principalement causée par l'alimentation, montrant pour la première fois que les variantes génétiques contribuent beaucoup plus à la goutte que l'exposition par voie alimentaire”, notaient donc les chercheurs. Ainsi, “une grande partie de la prépondérance des malades à l'hyperuricémie et à la goutte n'est pas modifiable”, concluaient-ils, appelant à ne plus culpabiliser les patients et à suivre de plus près les personnes issues d’une famille où un membre souffre de la goutte.

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