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Lait maternel

L’allaitement maternel exclusif diminue les risques d’allergies respiratoires et d’asthme chez les enfants

Par Jean-Guillaume Bayard

L’allaitement maternel exclusif pendant les trois premiers de la vie du nourrisson diminuerait ses risques d’allergies respiratoires et d’asthme à l'âge de 6 ans.

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Les bébés qui ont été allaités par leur mère ont un risque d'allergies respiratoires inférieur de 23%
De précédentes études montré une réduction du risque d'asthme chez les enfants liée à l'allaitement maternel

L’allaitement naturel exclusif durant les trois premiers mois de la vie d’un bébé contribuerait à une diminution des risques d’allergies respiratoires et d’asthme chez ce dernier. Les résultats des chercheurs de l’université du Maryland (Etats-Unis) ont été publiés dans la revue Acta Paediatrica.

L’allaitement maternel doit être exclusif et sans antécédents familiaux de troubles respiratoires

De précédentes études ont montré que l’allaitement maternel est associé à une réduction de 10% du risque d’asthme entre 5 et 18 ans. Néanmoins, aucune de ces études n’a examiné de manière plus détaillée l’association entre l’allaitement et l’alimentation du nourrisson. L’intérêt de cette étude, notent les chercheurs, est d’examiner le lien entre l’allaitement maternel exclusif pendant les trois premiers mois de la vie du nourrisson et les allergies respiratoires et l’asthme à l’âge de 6 ans.

Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont examiné 1 177 couples mère-enfant dont un tiers ont été allaités exclusivement jusqu'à l'âge de 3 mois. Résultats, chez les enfants qui n’ont pas n’ont pas été uniquement allaités par leur mère, à l’âge de 6 ans, 20,8% ont été diagnostiqués avec des allergies respiratoires et 11,3% avec de l’asthme. Pour le groupe qui a suivi exclusivement l’allaitement, le risque relatif d’allergies respiratoires est diminué de 23% à 6 ans et un risque d’asthme inférieur de 34%. Les chercheurs ajoutent que cela ne concerne que ceux qui n’ont pas d’antécédents familiaux d’asthme.

Des conclusions différentes de l’Inserm

Les troubles des voies respiratoires, tels que les allergies respiratoires et certains asthmes, peuvent être évités en encourageant l'allaitement maternel exclusif pendant au moins 3 mois. “Le lait maternel est potentiellement bénéfique pour réduire le risque de troubles des voies respiratoires chez les enfants”, conclut Galya Bigman, autrice de l’étude et professeure à l’université du Maryland.

Cependant, l’allaitement maternel non exclusif pendant trois mois n’est pas suffisant pour réduire les risques d’allergies respiratoires ou d’asthme, “indiquant qu'un certain seuil d'exposition au lait humain est nécessaire pour développer des poumons sains pendant la petite enfance”, ajoute l’étude. De plus, il ne faut pas d’antécédents familiaux pour que cela soit efficace.

Ces conclusions sont différentes d'une précédente étude menée par l’Inserm en 2016 selon laquelle le lait maternel favorise la transmission d’une sensibilité aux acariens. Cause d’allergies infantiles, ils amènent l'apparition d'asthme ou de rhinite allergique chez les enfants. Les chercheurs avaient alors ajouté que des études plus approfondies étaient nécessaires pour bien comprendre le mécanisme.