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X et Y

La longévité des femmes, une histoire de chromosomes

Les différences d'espérance de vie entre les femmes et les hommes s'expliquent par leurs chromosomes selon des chercheurs.

La longévité des femmes, une histoire de chromosomes Diamond Dogs/iStock




L'espérance de vie d'un humain à la naissance est de 79,8 ans pour les hommes et 85,7 ans pour les femmes en 2019 en France métropolitaine, selon l'Insee. Chez les espèces animales, l'espérance de vie diffère : chez les mammifères, les femelles ont tendance à vivre plus longtemps que les mâles, alors que chez les oiseaux, elles ont tendance à s'éteindre les premières. 

Une différence de chromosomes

Une étude publiée dans Biology Letters démontre que ces différences seraient dues aux chromosomes de chaque sexe. Selon les chercheurs, le sexe hétérogamétique, c'est-à-dire ayant deux chromosomes sexuels différents comme c'est le cas chez l'homme (X et Y), encourt un risque plus élevé de mutations. Le sexe homogamétique en revanche, c'est-à-dire celui ayant deux chromosomes sexuels identiques comme c'est le cas chez la femme (X et X), pourra compenser ces mutations grâce à une version du gène non mutée présente sur le deuxième chromosome. 

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont compilé des données sur la longévité des mâles et des femelles de 229 espèces différentes. “Nous n'avons pas seulement observé les données d'espérance de vie des primates, d'autres mammifères et des oiseaux, mais aussi des reptiles, des poissons, des amphibiens, des arachnides, des cafards, des sauterelles, des bourdons, des papillons, et des papillons de nuit, entre autres”, détaille Zoe Xirocostas de l'École des sciences biologiques, de la terre et de l'environnement de Sydney (Australie) et auteure principale de l'étude. 

Les chercheurs ont découvert que le sexe homogamétique vit en moyenne 17,6% plus longtemps que le sexe hétérogamétique.  Néanmoins, lorsque les femelles sont homogamétiques, leur espérance de vie est 20,9% supérieure à celle des mâles. A l'inverse, lorsque les mâles sont homogamétiques, leur espérance de vie n'est que 7,1% plus élevé que celle des femelles. “Nos résultats démontrent l'importance de considérer la morphologie des chromosomes, en plus de la sélection sexuelle et de l'environnement, comme des moteurs potentiels du dimorphisme sexuel et de faire progresser notre compréhension fondamentale des mécanismes qui façonnent la durée de vie d'un organisme”, concluent les chercheurs.

L'espérance de vie en bonne santé en France

Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé, publiée en octobre 2019, a conclu qu'à partir de 65 ans, il reste en moyenne 23,2 années à vivre à une femme, mais seulement 11,2 années sans incapacité, c'est-à-dire sans “être limité dans ses activités quotidiennes”. Chez un homme de 65 ans, l'espérance de vie supplémentaire est de 19,4 ans, mais de seulement 10,1 en bonne santé. 

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