- Pour faire face à l'épidémie de coronavirus, le plan blanc a été déclenché en France le 6 mars
- Ce plan permet d'adapter le fonctionnement des hôpitaux à une situation de crise
- Il a déjà été déclenché en France pour des épidémies de grippe ou de gastroentérite et après les attentats de novembre 2015
Alors que l’épidémie de CoVid-19 continue de s’étendre en France (1 126 personnes concernées, dont 19 sont décédées, selon les derniers chiffres officiels), le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé vendredi 6 mars le déclenchement du plan blanc. Ce dispositif de crise permet aux établissements d’affronter une situation sanitaire exceptionnelle en mobilisant en interne tous les moyens dont ils disposent.
Le plan fixe les modalités selon lesquelles le personnel nécessaire peut être maintenu sur place ou rappelé quand la situation le justifie. Tous les professionnels, qu’il s’agisse de l’administration, des médecins, des soignants ou du personnel technique, sont impliqués. Le plan blanc permet en outre de limiter les visites, d’adapter les stocks à la situation, de reporter les interventions non indispensables et d’ouvrir des lits supplémentaires.
“Chaque établissement de santé est doté d’un dispositif de crise, dénommé plan blanc d’établissement, qui lui permet de mobiliser immédiatement les moyens de toute nature dont il dispose en cas d’afflux de patients, ou pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle. Il peut être déclenché par le directeur ou le responsable de l’établissement, qui en informe sans délai le représentant de l’Etat dans le département, ou à la demande de ce dernier. Les étapes de mobilisation des moyens humains et matériels sont déclinées de façon graduées et sectorielles. Enfin, le plan blanc précise que chaque établissement de santé doit se doter d’une cellule de crise opérationnelle chargée de gérer l’alerte, ou encore la crise, pilotée par le chef d’établissement ou son représentant”, détaille le ministère de la Santé sur son site. Ainsi, le plan blanc est déclenché dans chaque hôpital de France, avec des moyens proportionnés à la situation locale.
Un plan bleu dans les Ehpad
A Creil et à Compiègne, villes particulièrement touchées par l’épidémie, les hôpitaux ont déjà activé leur plan blanc depuis le 25 février. Dans ce cadre, des salariés ont été mobilisés pour retrouver les personnes ayant été en relation avec des patients contaminés. Il s’agit d’établir une cartographie des contacts, en recommandant aux personnes concernées de prendre les précautions qui s’imposent. Toutefois, le plan “n'est pas lié, pour l'heure, à des difficultés de personnels, ni à un afflux massif de patients, ni à une mise en quarantaine”, précise l'Agence régionale de santé des Hauts-de-France.
A un niveau plus global, le plan blanc fait partie des orientations du schéma Orsan (Organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles). Géré par l'Agence régionale de santé, ce dernier recense les moyens des établissements de santé qui peuvent être mobilisés en cas d'urgence sanitaire et définit leurs conditions d’emploi. L’ARS coordonne donc au niveau régional la réponse des différents hôpitaux à la crise.
La même démarche doit être enclenchée dans les établissements médico-sociaux, dont ceux d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Elle porte le nom de plan bleu. “Elaboré sous la responsabilité du directeur de l'établissement médico-social, le plan bleu est un plan d'organisation permettant la mise en œuvre rapide et cohérente des moyens indispensables permettant de faire face efficacement à une crise, quelle qu'en soit la nature”, explique l'Agence régionale de santé de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Cette mesure peut entraîner le confinement de résidents et des personnels ou au contraire leur évacuation.
Le plan blanc a déjà été déclenché le passé pendant des épidémies de grippe ou de gastro-entérite, ainsi que pour affronter des situations de crises comme des attentats. Cela a notamment été le cas après le Bataclan en novembre 2015 et la fusillade de Strasbourg en décembre 2018.