- Le microbiote cutané est composé de plus de 300 bactéries
- Des déséquilibres de cette flore cutanée peuvent provoquer des maladies comme l'acné
- Les effets des cosmétiques probiotiques ne seraient pas prouvés
Les probiotiques ne sont pas réservés à vos intestins, ils peuvent aussi améliorer l’état de votre peau. Récemment, des marques de cosmétiques ont investi ce marché, mais les scientifiques travaillent sur ce sujet depuis plusieurs années.
Des microbiotes cutanés différents selon les individus
Des bactéries et des champignons sont situés à l’intérieur de l’épiderme et à la surface de la peau : ils forment le microbiote cutané. Selon le sexe, l’alimentation ou le mode de vie, sa composition varie. Au total, il existerait plus de 300 espèces de bactéries cutanées. “Attention, il n’y a cependant pas de bonnes et de mauvaises bactéries, précise le professeur Michel Gilliet, chef du service de dermatologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne, sur le site suisse Planète Santé. C’est toute la complexité de l’étude du microbiote : certaines sous-espèces de ces bactéries peuvent s’avérer néfastes, et une même souche de bactéries peut, selon les circonstances, produire des effets bénéfiques ou délétères.” Il existe trois environnements différents sur la peau : les zones grasses, les zones sèches et les zones humides. Chacune d’elles est propice au développement de certaines bactéries.
Les déséquilibres de la flore cutanée peuvent provoquer des pathologies, comme l’acné. Chez les personnes qui en sont atteintes, on trouve généralement une bactérie appelée Propionibacterium acnes à la surface de la peau. Quant à la dermatite atopique, ou eczéma, elle s’explique par un manque de diversité bactérienne sur la peau, cela permet à Staphylococcus aureus de coloniser l’épiderme.
Faut-il entretenir son microbiote cutané ?
Les produits cosmétiques à base de probiotiques fleurissent dans les rayons des magasins spécialisés et des pharmacies. La communauté scientifique semble plus prudente : les effets de ces cosmétiques ne seraient pas encore prouvés. “Avant d'agir, il nous faut d’abord vraiment comprendre les différents mécanismes qui sont en jeu pour avoir un rationnel scientifique solide, alerte Marvin Edeas, président de la société française des antioxydants, sur le site de Sciences et Avenir. Les fabricants devront sans doute à l'avenir imaginer plutôt des stratégies qui tiennent compte des variabilités individuelles et donc miser sur la personnalisation des produits.”
En tous cas, les recherches sur le microbiote cutané montrent qu'un excès d'hygiène peut être néfaste pour la peau, car les bactéries ont un rôle protecteur. Dans sa thèse sur la flore cutanée, Emeline Amartin affirme que “l’utilisation abusive ou inappropriée d’antiseptiques, de produits d’hygiène, de cosmétiques, de médicaments, etc. affaiblit notre flore cutanée protectrice et met en danger l’équilibre entre les bactéries et notre système immunitaire”. Pour prendre soin de sa peau, mieux vaut ne pas l'agresser !