- Face à l'épidémie de coronavirus, les Français évitent de trop fréquenter les lieux publics
- En revanche, ils ne respectent pas tous les consignes d'hygiène
La diffusion du coronavirus sur le territoire, le déclenchement du stade 2, la psychose collective… Depuis que le Covid-19 est présent en France, nos habitudes de vie ont été modifiées. Pour comprendre comment, une enquête Ifop “propose d’analyser l’impact du Coronavirus sur le quotidien des Français(es), notamment sur la mobilité et les comportements d’hygiène et d’achats des Français(es)" a été menée. L’enquête a été réalisée le 5 mars 2020, auprès d’un échantillon représentatif de 1 008 personnes, âgées de 18 ans et plus.
Désertification des lieux publics et respect aléatoire des consignes d’hygiène
Face à la peur d’être infectés, les Français délaissent l’espace public. Un Français sur quatre a déjà évité de se rendre dans des lieux publics pour ses loisirs ou ses achats à cause du coronavirus. Les endroits les plus touchés par cette baisse de fréquentation sont les bars, avec une baisse de 21%, suivis des lieux d’activités de groupe (15%) et les restaurants asiatiques (14%). Les prochaines élections municipales pourraient aussi largement souffrir de l’épidémie: près de 3 électeurs sur 10 (28%) sont susceptibles de ne pas se rendre dans un bureau de vote à cause des risques de transmission.
Malgré les messages de prévention sanitaire diffusés un peu partout sur le territoire, les Français n’appliquent pas forcément les consignes. Seuls 72% se lavent systématiquement les mains après un passage aux toilettes, 54% avant de passer à table et 47% après avoir pris les transports. Même constat concernant les recommandations en matière de contacts physiques. À peine un quart d’entre eux déclarent ne pas serrer la main aux inconnus pour se présenter et seulement 9% ne font pas la bise à leurs proches. Au niveau de la prévention, 26% déclarent avoir faits des achats de précautions et 25% ont déclaré envisager de le faire à l’avenir.
Une peur collective
Ces comportements sont révélateurs d’une peur collective, comme l’a décrit Sylvain Delouvée à Pourquoi Docteur. Pour le psychosociologue, face à un phénomène d’épidémie mondiale que l’on peine à expliquer et comprendre, nous mettons en place un certain nombre de mécanismes superstitieux qu’il qualifie de “recette magique”. Cela explique pourquoi nous sommes plus enclins à changer nos habitudes, portés par la croyance que cela nous évitera d’être infecté, plutôt que de suivre les consignes sanitaires.