Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé des mesures pour faciliter l’accès à la télémédecine. Face à la propagation du coronavirus, la téléconsultation, soit un échange entre le médecin et le patient par webcam, apparaît comme une alternative voire une solution pour désengorger les médecins. Jean-Baptiste Gamblin, directeur général adjoint chez Doc Avenue, plateforme de téléconsultation gratuite pour les patients, répond à trois questions que l'on se pose sur la téléconsultation.
Que change le décret pris par Olivier Véran, ministre de la Santé, le 9 mars dernier sur l'ouverture de la téléconsultation ?
Le décret facilite l’accès à la téléconsultation. Pour moi c’est une bonne dynamique parce que c’est un axe concret d’aide pour les patients et les médecins. Le décret assouplit les conditions de remboursement pour les patients. Avant, il fallait avoir consulté physiquement un médecin dans les douze derniers mois et avoir une urgence pour justifier une téléconsultation avec un médecin autre que son généraliste. Ces deux conditions ont été enlevées.
Comment la téléconsultation peut être une aide pour lutter contre le coronavirus ?
C’est un allié pour lutter contre le coronavirus. Les patients en ont pris conscience et les professionnels de santé s’en servent comme une véritable aide. Ça permet de désengorger les médecins, de rassurer la population, d’éviter les déplacements des patients contaminés par le coronavirus, ou une autre maladie, et ainsi empêcher qu’elles puissent infecter d’autres personnes. Cela permet de lutter tous ensemble contre les épidémies. Sur notre plateforme, nous avons observé une augmentation de 40 à 45% des téléconsultations sur le début du mois de mars. On ne s’en réjouit pas, ça n’est pas une opportunité commerciale, mais ça démontre combien cela peut être utile.
Comment marche la téléconsultation ?
C’est un service qui est gratuit et qui permet au patient d’avoir un accès immédiat à un médecin. Il suffit d'avoir une connexion internet, un smartphone ou un ordinateur muni d'une webcam. Le médecin ne peut pas ausculter mais la téléconsultation constitue un premier filtre afin de rassurer et de faire un diagnostic à distance. Pour autant, cela ne remplace pas les rendez-vous physiques. Lors d’une téléconsultation, le professionnel de santé a une grande phase d’écoute et d’observation du patient pour pouvoir l’orienter. Il y a également des officines à travers le pays qui aident les médecins à avoir des données plus précises. Celles-ci sont présentes dans des pharmacies, dans un espace de confidentialité. Le pharmacien se tient à côté du patient et peut accompagner le médecin en lui fournissant des données plus précises grâce à des objets connectés. La première crainte du médecin est de dire que cela remplace la consultation physique, mais ça n’est pas le cas. C'est simplement un premier filtre. En fait, c’est un acte qu’ils effectuent déjà avec la consultation téléphonique.