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Covid-19

Coronavirus : le parcours du patient

Par Jean-Guillaume Bayard

Le coronavirus a contaminé 1 784 Français. De la prévention à la prise en charge hospitalière pour les cas les plus graves, en passant par le test et le confinement, zoom sur le parcours d’un infecté.

dusanpetkovic/iStock
Il est important de respecter les règles de prévention
Contacter le 15 et rester chez soi dès les premiers symptômes
Les laboratoires peuvent réaliser des tests à domicile
Les cas préoccupants sont orientés vers l'hôpital

La France compte, à l’instant T, 1 784 personnes contaminées par le Covid-19. Comment se passe la prise en charge des personnes infectées ? Comment se passe le dépistage ? Qui décide de l’hospitalisation et quels sont les traitements actuellement utilisés ? Petit guide du parcours d’une personne infectée par le coronavirus, de la prévention à la prise en charge dans un centre spécialisé.

La prévention et les premiers gestes en cas de suspicion

Pour éviter toute infection au coronavirus, il convient de suivre un certain nombre de mesures. Sur la page dédiée, le gouvernement liste les comportements à adopter : “Se laver les mains très régulièrement, tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir, saluer sans se serrer la main, éviter les embrassades et utiliser des mouchoirs à usage unique et les jeter.” Si vous vous trouvez en zone à risque où circule le virus, il convient, en plus de ces gestes de base, de prendre votre température deux fois par jour, d’éviter tout contact avec des personnes fragiles ainsi que les lieux qu’elles fréquentent, ou encore de surveiller l’apparition de symptômes respiratoires.

Si une crainte de contamination apparaît, quelques règles s’ajoutent à ces recommandations. Si vous présentez des signes d’infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires), si vous habitez dans une zone où circule le virus ou dans les 14 jours suivant le retour d’une zone où circule le virus, vous devez contacter le Samu Centre 15, évitez tout contact avec l’entourage et ne pas vous rendre chez votre médecin traitant ou aux urgences afin d’éviter toute potentielle contamination. Il est également possible de faire une téléconsultation, dont l’accès a été facilité par le gouvernement. Vous pouvez également porter un masque chirurgical mais “il n’est pas la bonne réponse pour le grand public, car il ne peut être porté en permanence et surtout n’a pas d’indication sans contact rapproché et prolongé avec un malade”, précise le gouvernement.

En quoi consiste le test ?

Si vous présentez des symptômes d’infection au Covid-19 et que le Samu, préalablement contacté, vous prescrit un isolement, il convient de limiter au maximum vos déplacements. Il faut éviter les transports en commun, le lieu de travail et les lieux publics, à l’exception de rendez-vous médicaux où il vous est conseillé de vous rendre avec un masque chirurgical et prévenir de votre arrivée. À la maison, mieux vaut rester dans une pièce unique pour éviter d’entrer en contact avec les autres résidents, le gouvernement préconise “de porter un masque, de se laver les mains fréquemment, de ne pas toucher d’objets communs et de laver quotidiennement les surfaces fréquemment touchées (poignées, etc.)”.

Pour autant, comment savoir si l'on a simplement un rhume, une grippe, ou bien si l'on est atteint du Covid-19 ? Ne sont testés que les patients qui présentent des symptômes aigus du coronavirus ou des patients hospitalisés pour d'autres pathologies et qui ont les symptômes du coronavirus en plus. Les autorités de santé, qui préconisaient de ne tester que les malades hospitalisés, ont autorisé, depuis dimanche dernier, les tests en laboratoire de ville sur prescription médicale. Mardi soir, lors de son point de presse quotidien, Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé a annoncé l'organisation prochaine “de filières de prise en charge des prélèvements de ville”, pour que les malades n'aient pas à stationner dans une salle d'attente, mais que ce soient les laboratoires qui se déplacent à leur domicile avec “une équipe de prélèvement, qui peut être une infirmière, parfaitement protégée”. Ce test, mis au point par l’Institut Pasteur, consiste en un prélèvement nasal ou au niveau de la gorge, où l’on extrait des muqueuses à l’aide d’une petite brosse. Il faut ensuite cinq heures pour connaître le résultat. Ce test coûte 54€, dont 70% sont pris en charge, et 135€ s’il est réalisé en milieu hospitalier.

Si le test est positif

Si le test au coronavirus se révèle positif, la décision d’orientation est prise par l’infectiologue référent. Si le patient ne manifeste aucun symptôme grave, il pourra être renvoyé chez lui avec une surveillance médicale à distance. Cependant, si ce dernier présente un état préoccupant, il sera pris en charge par un établissement de santé de référence sélectionné par l’Agence régionale de santé (ARS). Actuellement, on dénombre 38 centres de ce type en France et 70 autres devraient être activés, a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran. L’objectif pour les infectés graves est d’atténuer les symptômes en attendant que la maladie quitte l’organisme. Pour savoir si le patient est guéri, un nouveau test diagnostic devra être effectué.

En revanche, pas de panique à avoir puisque la guérison concerne la majorité des cas. “La maladie guérit spontanément dans la très grande majorité des cas”, a indiqué à Franceinfo l'épidémiologiste et ancien directeur général de la santé William Dab, précisant tout de même que “les cas graves développent une insuffisance respiratoire qui peut justifier la mise sous respirateur artificiel”. Aucun vaccin n’existe pour l'instant, même si l’Institut Pasteur travaille actuellement sur une première version et qu'un hôpital marseillais a lancé une première étude clinique avec un antipaludique.