Dans une volonté de rassurer la population, selon des premières indiscrétions d’Europe 1, Emmanuel Macron s’adressera à la Nation au travers d’une déclaration télévisée, ce jeudi 12 mars à 20 heures. “L'objectif, c'est de rassurer et d'anticiper les prochaines étapes de la crise”, détaille l'un de ses proches auprès d'Europe 1. Le coronavirus, passé hier au stade de la pandémie — c’est-à-dire une épidémie mondiale — continue sa forte progression à travers le monde.
A priori, pas de stade 3 annoncé
L’allocution du Président de la République, la première depuis le début de la crise sanitaire, ne devrait pas dépasser les 10 à 15 minutes. Surtout, celle-ci ne devrait pas servir à déclencher le stade 3 de l’épidémie qui a pour but d’en limiter les effets en imposant des restrictions contraignantes, une mobilisation totale du système sanitaire et hospitalier, une limitation des transports, la fermeture d’établissements voire une interdiction totale des manifestations publiques. Celui-ci, s’il vient à être déclenché ne devrait pas l’être avant la semaine prochaine par le biais du ministre de la Santé, Olivier Véran, ou du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.
L’objectif affiché du président est d’évoquer la situation “en toute transparence”, selon l’Élysée. “Il est important d'avoir la parole du président, dans une crise sanitaire inédite pour notre pays, aux conséquences économiques inédites, qui nous rappellent celles de la crise financière de 2008”, a précisé jeudi soir la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, à l'issue d'un conseil des ministres. Emmanuel Macron devrait également se vouloir pédagogue pour inciter les Français à suivre les gestes barrières pour limiter la propagation du virus, trop peu suivi.
Des mesures économiques attendues
Cette prise de parole devrait également servir au chef de l’Etat à annoncer des mesures de soutien de l’économie. Un dispositif a déjà été mis en place et permet aux entreprises avec une activité déclinante de ne pas licencier et de faire payer en partie leurs salariés par l’assurance-chômage. Des membres de l’opposition, et notamment du parti Les Républicains, ont estimé nécessaire que soit créé un état de catastrophe sanitaire, sur le modèle de celui de catastrophe naturelle, dans lequel l’État se substituerait aux assurances pour compenser les dommages économiques subis par les entreprises. Sur ce point, rien n’a encore filtré sur les éventuelles annonces du président de la République.
Enfin, à trois jours des élections municipales, le sujet devrait être abordé. Une récente enquête sondage menée par Ifop a fait état d’une probable importante abstention puisque près de 3 électeurs sur 10 (28%) sont susceptibles de ne pas se rendre dans un bureau de vote à cause des risques de transmission du virus.