L’histoire commence souvent par la perte du conjoint. Puis la maladie grignote de plus en plus l’espace de liberté et d’autonomie de celui qui reste. Les enfants, lorsqu’il y en a, s’éloignent. Alors à quoi bon répondre au téléphone, prendre ses médicaments ou se préparer à dîner ? Et finalement, pourquoi ne pas en finir avec cette solitude et ces blessures ?
Cette histoire, c’est celle de Paulette, que raconte aujourd’hui le Parisien. Cette octogénaire du Val-de-Marne voulait mourir en utilisant les doses de morphine prescrites pour son mari. Une assistante de la Sécurité sociale et une association lui ont permis de donner un avenir au « à quoi bon ? » de ses périodes dépressives. Paulette fait aujourd’hui des projets et s’est rapprochée de sa belle-sœur malade.
Mais tous n’ont pas cette chance. Tous les ans, 3000 personnes âgées mettent fin à leurs jours. « Les plus de 65 ans représentent 25 % de la population française, mais 30 % des suicides », précise dans le quotidien Michèle Delaunay, ministre chargée des Personnes âgées. Un risque qui augmente avec l’âge. Chez les plus de 85 ans, le nombre de suicides est 4 fois plus important que dans le reste de la population.
La dépression en est la principale cause et les méthodes utilisées pour en finir sont souvent radicales : armes à feu, pendaison ou défenestration. « Il ne s’agit pas d’appels au secours », dit la ministre.
Pour Michèle Delaunay, l’important est de repérer les premiers signes de dépression. Un rapport lui sera remis le 8 octobre dans ce sens. Mais d’ores et déjà, les structures d’aide à domicile, qui rendent visite à la plupart des personnes âgées, reçoivent ce jeudi des kits d’information qui répondent à des questions concrètes pour identifier les symptômes et, le cas échéant, faire appel à des spécialistes. Parmi les mesures qui pourraient être retenues à la rentrée, des équipes mobiles de psychiatrie qui interviendraient dans les maisons de retraite ou, pourquoi pas, chez la personne. 60 % des suicides ont lieu au domicile.