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Audition : un Français sur deux aurait du mal à suivre une conversation en public

Par Raphaëlle de Tappie

Selon une nouvelle enquête dévoilée à l'occasion de la Journée internationale de l'audition jeudi 12 mars, environ 20 millions de Français souffriraient d'acouphènes, dont 6 millions “souvent”. Pour les experts, ces chiffres montrent un vrai problème de santé publique. 

Motortion/iStock
Gène auditive ou acouphènes toucheraient 20 millions de personnes en France
Des troubles souvent liés à l'usage des casques audio

Les Français sont bien plus touchés par les acouphènes que ce à quoi on pourrait s’attendre. D’après une étude menée par les experts de l’association JNA à l’occasion de la Journée nationale de l’audition qui s’est tenue jeudi 12 mars, environ 20 millions de personnes en ressentiraient en France, dont 6 millions “souvent”. Ainsi, 39% de la population serait aujourd’hui concernée contre 31% il y a seulement trois ans. Une évolution inquiétante qui montre un véritable problème de santé publique, alertent les spécialistes.

Dans ce sondage, une personne sur deux, quel que soit son âge, dit avoir des difficultés à suivre des conversations dans les cafés, bars, restaurants, établissements scolaires, magasins, repas de famille ou encore transports en commun.

Sans surprise, 77% des sondés indiquent que les bruits et nuisances sonores ont des conséquences négatives sur leur état psychique et physique. Au niveau du corps, 39% déclarent des maux de tête, 36% des troubles du sommeil et 23% de l’hypertension artérielle. Concernant le mental, de nombreux sondés mentionnent du stress (44%) et l’agressivité et de la nervosité (43%). Pire encore, le bruit en continu aurait tendance à entraîner une gène auditive caractérisée par une diminution momentanée de la compréhension de la parole (40%), des sifflements et acouphènes (38%) et de la surdité (34%). 

“Les Français ont désormais conscience du rôle majeur de l’audition sur leur santé”

Toutefois, les nuisances sonores ne seraient pas les responsables du déclin du déclin auditif des Français. La façon dont évolue leur mode de vie joue aussi beaucoup, notamment au niveau du port de casques audio. Ainsi, 78% des sondés utilisent aujourd’hui un casque pour écouter de la musique ou un film à leur domicile, 53% dans les transports en commun, 52% en pratiquant une activité sportive et 49% dans la rue. Concernant le volume d’écoute de son, 75% des utilisateurs déclarent opter pour un volume modéré contre 25% qui préfèrent qui le préfère élevé, surtout les 15-17 ans.  

Les résultats de l’enquête indiquent qu’il serait temps que les pouvoirs publics insufflent une nouvelle dynamique de santé : les Français ont désormais conscience du rôle majeur de l’audition sur leur santé. Ils sont également conscients des impacts des difficultés de compréhension de la parole en raison du bruit sur leur état de santé. Pour le moment, les comportements ne changent pas. C’est sur ce point d’orgue qu’une vraie politique de santé mettant l’audition parmi les enjeux sanitaires activerait un effet cliquet”, concluent les auteurs de l’étude.

Ils proposent la réalisation d’une campagne de sensibilisation par les pouvoirs publics, une application dédiée avec la possibilité de tests auditifs, la possibilité de consulter un médecin spécialiste grâce à internet ou encore de créer un site dédié à l’audition qui véhiculerait des informations pratiques et régulières.

Un Européen sur cinq victime de pollution sonore

Début mars, une étude avait déjà alerté sur le fait qu’un Européen sur cinq était victime de pollution sonore, dangereuse pur la santé. Pointant le trafic routier comme premier responsable, l’Agence européenne de l’environnement (AEE) regrettait l’incapacité de l’UE à respecter ses engagements en la matière.

L'objectif fixé pour 2020 de réduire la pollution sonore (…) ne sera pas atteint. Elle devrait augmenter en raison de la croissance urbaine future et de la demande accrue de mobilité”, notaient les experts, selon qui, dans la plupart des européens, plus de la moitié de la population serait exposée à des niveaux sonores supérieurs ou égaux à 55 décibels et donc supérieurs au seuil de 53 décibels fixé par l'OMS.

D’après les chercheurs, “une telle exposition est responsable de 12 000 décès prématurés et contribue à l’apparition de 48 000 nouveaux cas de cardiopathie ischémique (causée par un rétrécissement des artères coronaires) chaque année dans toute l’Europe”. Selon leurs estimations, 22 millions de personnes souffriraient également d’une forte gêne chronique et 6,5 millions d’individus seraient régulièrement confrontés à des troubles du sommeil.