- Une vingtaine de femmes sont victimes chaque année en France d'un choc toxique dû à l'usage d'un tampon périodique
- Le risque est souvent lié au mésusage, d'où l'importance d'une meilleure information des jeunes femmes
Entre 60 et 80 % des Françaises portent des tampons. Chaque année, une vingtaine de femmes sont victimes d’un choc toxique lié à leur usage. En janvier, une jeune femme belge en est décédée. Pour mieux éviter ces cas tragiques, une équipe de recherche française a analysé les facteurs de risque. Les scientifiques de l’Inserm, du CNRS, des Hospices Civils de Lyon, de l’Université Claude Bernard Lyon 1 et de l’ENS Lyon ont publié leurs résultats, le 10 mars, dans la revue EClinical Medicine.
Un syndrome lié au mésusage
Le syndrome du choc toxique est la conséquence de la présence d’une bactérie, le staphylocoque doré, dans le microbiote vaginal, qui produit une toxine, appelée TSST-1. "Néanmoins, la présence de cette bactérie ne suffit pas à elle-seule à expliquer le choc toxique, précisent les chercheurs, dans un communiqué sur le site de l’Inserm. Il faut par ailleurs que la femme porte une protection intravaginale (tampon, coupe menstruelle…) et qu’elle soit dépourvue d’anticorps capables de lutter contre la toxine TSST1. Le fait que certaines femmes combinent ces trois facteurs de risque mais ne développent aucune complication suggérait toutefois que ce n’est pas tant le port de tampon qui est problématique, mais plutôt un mésusage de celui-ci."
L’objectif de la recherche était de mieux définir le niveau de risque selon l’usage. L’étude a rassemblé près de 200 femmes, dont l’âge médian était 17 ans : 55 d’entre elles ont souffert d’un choc toxique entre 2011 et 2016, et 126 constituaient le groupe de contrôle. Toutes ont répondu à un questionnaire sur leur usage du tampon, leur lecture des notices incluses dans les boîtes et les conseils qu’elles avaient reçu sur ce sujet.
Mieux informer les jeunes filles
"Aux États-Unis, le FDA recommande de ne pas dépasser huit heures d’usage, et c’est généralement ce qui est indiqué sur les boîtes de tampons venues en France", explique Gérard Lina, directeur de l’étude. Dans cette nouvelle recherche, les données recueillies attestent d’une élévation du risque lorsque le port du tampon s’allonge : s’il dure plus de six heures, le risque de syndrome de choc toxique est multiplié par deux, par trois lorsqu’il dépasse huit heures. "Nous souhaitons attirer l’attention sur la nécessité d’améliorer l’éducation des jeunes filles, ajoute le directeur de l’étude. Souvent, ce sont les mères qui s’en chargent, et si elles sont tout à fait capables d’expliquer l’usage du tampon à leurs filles, elles ne sont pas toujours bien informées sur le risque de choc toxique et sur comment le prévenir."
[#communiqué] Quels sont les facteurs de risque du syndrome de choc toxique menstruel ? Une nouvelle étude montre qu'un mauvais usage des tampons peut être problématique
— Inserm (@Inserm) March 10, 2020
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