"Nous sommes en guerre". Emmanuel Macron ne cache plus la gravité de la situation alors que le nombre de personnes touchées par Covid-19 ne cesse d'augmenter (plus de 6 633 cas lundi soir et 148 décès). Il a annoncé lundi soir de nouvelles mesures pour tenter de freiner l'épidémie. Sans aller jusqu'au confinement général, le Président a demandé la fin des réunions familiales et amicales et des rassemblements dans la rue, imposé une limite aux déplacements qui ne sont autorisés que pour le strict nécessaire et une nouvelle fois appelé à privilégier le travail à distance.
Et cette fois-ci, le pouvoir hausse le ton: le premier Ministre Edouard Philippe avait samedi 14 mars sermonné les Français en regrettant que les mesures de précaution ne soient pas suffisamment respectées. Emmanuel Macron annonce cette fois des sanctions pour ceux qui ne suivraient pas les règles posées. Les policiers seront appelés à veiller notamment au respect des motifs exceptionnels des déplacements.
Un hôpital militaire de campagne en Alsace
Le Président a annoncé par ailleurs un déploiement de nouveaux dispositifs de protection pour les professionnels de santé qui restent prioritaires pour la fourniture de masques de protection (qu'il s'agisse de professionnels exerçant en ville ou à l'hôpital) et la mise en place en Alsace, une des premières régions de France touchée par l'épidémie, d'un hôpital militaire de campagne.
Toutes ces mesures qui visent à éviter que les services de santé soient débordés et que la situation sanitaire devienne incontrôlable s'accompagnent de décisions fortes sur le plan social et politique. Après avoir déjà reporté l'application de la réforme de l'assurance chômage, Emmanuel Macron a annoncé hier la suspension de la réforme des retraites. Et, comme il fallait s'y attendre, le report du deuxième tour des élections municipales qui, selon le premier Ministre, pourrait se tenir le 21 juin.