Hier, lundi 16 mars, Emmanuel Macron a annoncé un confinement général à compter de ce mardi 17 mars à midi. De nombreux Franciliens ont décidé de quitter Paris pour vivre une quarantaine loin de la capitale. Ugo Medioni, 35 ans, et Étienne, 30 ans, détaillent les raisons de leur exode, respectivement en Auvergne et à Noirmoutier.
Pourquoi avoir décidé de quitter la capitale ?
Ugo Medioni : Ça s’est fait de manière spontanée. On n'avait pas l’intention de partir, on pensait rester à Paris. On s’est rendu compte que les rumeurs du week-end sur l’annonce d’un confinement allaient devenir réalité. Lundi midi, on a plein de nos amis qui nous ont dit qu’ils allaient partir. Après une demi-journée de travail à domicile avec ma compagne et un enfant de 13 mois, on s’est aperçus que cette situation serait invivable. On a un deux-pièces, on était les uns sur les autres. On a pris la décision de partir en Auvergne dans une maison de famille. Après quelques heures à peine, on a su que c’était le bon choix. À Paris, nous habitons dans le 11e arrondissement, qui est l’un des coins les plus denses en population en Europe, donc dans la logique de croiser personne, cela nous est apparu compliqué.
Étienne : On a un petit appartement à Paris avec ma copine et au fur et à mesure du week-end, on a su que le confinement allait arriver. J’ai une maison de famille à Noirmoutier donc pour que le confinement soit plus agréable à vivre, on a décidé d’y aller. Ma sœur et son copain nous ont rejoints. On a refusé nos parents pour éviter de les contaminer.
Est-ce que ça vous rassure ?
Ugo Medioni : Je ne dirai pas que je suis rassuré. Je n’avais pas plus de chance d’attraper le virus à Paris puisque je faisais très attention, même si personne est infaillible. J’ai un meilleur confort au quotidien ici, avec un jeune enfant. Je peux travailler correctement avec de la place, du soleil. Je dirais que je suis mieux dans mes pompes en étant ici.
Étienne : Je me sens un peu rassuré. Paris est une grosse ville, c’est plus rassurant d’être dans une zone avec moins de gens. On est content d’avoir pris cette décision.
Ne craignez-vous pas de faire circuler le virus ?
Ugo Medioni : Bien sûr, on s’est posé la question. On peut être un danger mais on savait qu’on allait être confinés, dans une maison avec un grand jardin dans un petit village avec peu d’habitants. On croise des gens uniquement lorsque l’on fait les courses mais on respecte les gestes barrières. On prend un maximum de précaution, le but n’est pas de propager le coronavirus en Auvergne. On a conscience que c’est une solution de riche, mais avec un enfant en bas âge et du télétravail, ça n’était pas jouable de rester à Paris.
Étienne : Évidemment, nous y avons pensé. On s’est dit que Noirmoutier n’est pas touché donc nous allons essayer de bien respecter les règles précises de confinement et de ne pas sortir inutilement. Comme nous sommes quatre, nous essayons de ne pas trop nous approcher les uns des autres, pendant au moins une semaine.
Vous êtes prêts pour combien de temps de confinement ?
Ugo Medioni : Nous sommes partis avec l’idée que le confinement allait durer 45 jours, même si rien n’a confirmé cette rumeur. Même si cela doit durer deux mois, nous sommes prêts. C’est aussi le moment de nous poser des questions sur nos modes de vie. Travailler pour une boîte parisienne depuis la campagne, c’est assez excitant.
Étienne : Nous sommes prêts pour 2-3 semaines de confinement, après on ne sait pas trop. On verra l’évolution. On est partis avec l’optique que si ça doit durer plus longtemps, on sera mieux ici avec un jardin que dans un petit appartement à Paris.