Un professeur de sport espagnol qui prodigue un cours à ses voisins depuis le toit de son immeuble, un coureur du dimanche qui réalise un marathon sur son balcon… Avec le confinement, la population s’est largement mise au sport pour compenser l’enfermement. Si faire du sport est bon pour ne pas grossir et lutter contre le stress, gare au trop pleins d’activité. Interrogé par L’Équipe, le cardiologue Laurent Chevalier alerte sur les risques cardiaques encourus en cette période d'épidémie virale.
Rester en dessous de 80 % de sa fréquence cardiaque maximale
Le principal problème d’effectuer autant de sport dans cette période est que ce n’est pas compatible avec une infection virale. “Quand on a de la fièvre ou des courbatures, on doit absolument arrêter le sport et ne pas en faire pendant les huit jours qui suivent, précise Laurent Chevalier. Le risque ? La mort subite. Le virus se propage au muscle cardiaque et provoque une arythmie qui peut être très dangereuse.”
En ce qui concerne le coronavirus précisément, il faut faire attention. Le Covid-19 peut atteindre le cœur et est très contagieux. De plus, “la période d'incubation est longue, une quinzaine de jours, et très souvent sans symptômes, sur un mode quasi-silencieux. On ne s'aperçoit pas qu'on est porteur mais le risque est bien présent", alerte-t-il. Il faut donc rester mesurer dans ses efforts, le cardiologue préconise de “rester en dessous de 80 % de sa fréquence cardiaque maximale” et de ne pas dépasser une heure d’effort physique.
Ne pas y aller trop fort
Concrètement, il faut éviter les activités à haute intensité. Le cardiologue n’interdit pas les footings, bien que le gouvernement réfléchisse à les interdire et il est désormais interdit de courir à plus de 2 kilomètres de son domicile, mais il faut aller à une “allure sous-maximale” et éviter les “fractionnés soutenus”. Concernant les activités intérieures, le constat est le même : il ne faut pas y aller trop fort. “Il y a beaucoup de jeunes sur les réseaux sociaux, tentés de se lancer des défis, et les jeunes ne sont pas toujours raisonnables”, remarque Laurent Chevalier.