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QUESTION D'ACTU

Surveiller de près la glycémie

Coronavirus : pourquoi les diabétiques doivent être particulièrement vigilants pendant le confinement

Si les diabétiques ne sont pas plus susceptibles de contracter le Covid-19 que les autres, chez eux le risque d'infection, et donc de décès, est plus élevé. Ainsi, les patients atteints de diabète de type 2 doivent être particulièrement vigilants et surveiller de près leur glycémie pendant cette période de confinement. 

Coronavirus : pourquoi les diabétiques doivent être particulièrement vigilants pendant le confinement Kwangooza/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les diabétiques sont des personnes à risque face à Covid-19
  • Le contrôle de la glycémie doit être suivi rigoureusement durant l'épidémie
  • Il n'y a pas de risque de pénurie d'insuline

En cette période de pandémie de Covid-19 et de confinement, les diabétiques doivent faire particulièrement attention à garder un diabète le plus équilibré possible. Dans un communiqué, la Société francophone du diabète alerte sur le fait que d’après une étude chinoise, 48% des patients hospitalisés pour le coronavirus “présentaient une comorbidité et en particulier un diabète ou une maladie cardiovasculaire”. Si les diabétiques ne sont pas plus susceptibles que les autres de contracter le virus, le risque d’infection sévère et donc de décès est plus élevé pour eux. Il serait multiplié par un chiffre compris “entre deux et trois”, précise Boris Hansel, diabétologue à l'hôpital Bichat, à Paris, interrogé jeudi 19 mars par Europe 1.  

En effet, “les diabétiques ont un système immunitaire plus fragile. De ce fait, ils peuvent présenter une surinfection s’ils sont atteints par le Covid-19”, explique le Nicolas Chevalier, chef du service d’endocrinologie - diabétologie - reproduction du CHU de Nice, interrogé par Nice Matin. Toutefois, tous les diabétiques ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, “les diabétiques de type 1 qui sont souvent des patients jeunes, ne semblent pas plus à risque d’attraper le Covid-19 que le reste de la population”, poursuit-il, rappelant toutefois que le diabète de type 1 ne concerne qu’environ 10% des diabétiques.  

Les personnes atteintes de diabète de type 2 étant souvent en surpoids, âgées ou sujettes à des problèmes cardiovasculaires, elles sont de facto plus vulnérables au Covid-19. “Donc ce n’est pas parce qu’on est diabétique que l’on va présenter une forme grave de coronavirus, c’est peut-être lié aussi à ces autres éléments”, détaille Nicolas Chevalier. Rappelons notamment que l’obésité massive est un facteur de risque à elle seule.

Le risque concerne essentiellement les diabétiques sous insuline et déséquilibrés, c’est-à-dire dont le traitement n’est pas forcément adapté, et les diabétiques qui ont des pathologies associées, des complications cardiaques ou respiratoires par exemple”, explique de son côté Boris Hansel.

“En cas d’infection, la glycémie va évoluer fortement”

Ainsi, les patients atteints de diabète de type 2 doivent être particulièrement vigilants et surveiller de près leur glycémie grâce à un lecteur permettant de mesurer le taux de sucre dans le sang. Après l’annonce d’Emmanuel Macron lundi soir, la Société francophone du diabète a invité les diabétiques à s’assurer qu’ils disposaient de leur traitement pour les deux semaines de confinement prévues. Toutefois, inutile de faire des stocks d’insuline par anticipation afin de ne pas provoquer de pénurie, car même si le confinement devait continuer, les pharmacies continueront à être approvisionnées comme d’habitude et chacun pourra récupérer ses ordonnances.

Les diabétiques sont par ailleurs invités à rester en contact rapproché avec leur médecin via WhatsApp, SMS ou téléphone. “On sait qu’en cas d’infection, la glycémie va évoluer fortement. C’est la raison pour laquelle il faut être en contact avec son médecin pour le tenir au courant et savoir quelles sont les mesures à prendre. Il faut garder ce contact, sans se ruer dans les structures de santé ; ce qui aurait pour effet de les engorger. De plus, dans ces structures, il y a des risques de contamination supplémentaires”, explique Stéphane Besançon, nutritionniste et directeur de l'ONG Santé diabète, à RFI.

Ils doivent également conserver un bon équilibre alimentaire et maintenir une activité physique régulière. Si cela constitue un vrai défi en cette période d’enfermement, c’est loin d’être impossible. “Sur internet, on trouve beaucoup de vidéos qui proposent de petits exercices à faire chez soi sans avoir besoin d’un haut niveau d’entraînement physique préalable. C’est important car cela aidera à maintenir l’équilibre glycémique et à éviter de prendre du poids”, rappelle Nicolas Chevalier.

Un site pour soutenir les diabétiques en période de confinement

Quant aux patients qui doivent continuer à se rendre sur le lieur de travail malgré tout, il est indispensable qu’ils redoublent de vigilance en portant des gants et un masque si possible et en se lavant les mains avec du savon ou du gel hydroalcoolique au maximum. “Il faut appliquer les mêmes préventions que pour la population, avec un peu plus de vigilance”, explique Boris Hansel. 

Enfin, concernant les symptômes liés au coronavirus, ils sont les mêmes pour les diabétiques que pour le reste de la population : fièvre, toux, douleurs musculaires… Cependant, comme expliqué par les spécialistes, un diabète déséquilibré doit être considéré comme un signal d’alerte. Si cela vous arrive, contactez votre médecin.

Afin d’accompagner les diabétiques dans cette période difficile, de répondre à leurs questions et de leur fournir des informations en temps réel, un service en ligne a été mis en place. Il s’agit d’un projet collaboratif mené par des spécialistes du diabète. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site covidiab.fr

Quelle différence entre le diabète de type 1 et de type 2 ? 

Dans le monde, environ 425 millions de personnes seraient touchées par le diabète. En France, 5% de la population serait concernée. A échelle globale, le diabète de type 1, surnommé “diabète maigre”, affecte environ 10% des malades. Il est causé par une réaction auto-immune détruisant partiellement ou entièrement les cellules bêta du pancréas ayant pour rôle de synthétiser l’insuline. Ainsi, le pancréas ne sécrète plus ou pas assez d'insuline. Or, cette hormone est indispensable à l’utilisation du glucose sanguin par l’organisme comme source d’énergie. La maladie apparaît souvent de manière brutale chez l’enfant ou le jeune adulte sans que l’on sache vraiment pourquoi (le facteur génétique est possible). Elle se manifeste par une émission d’urine excessive, une soif intense et un appétit anormalement augmenté malgré la maigreur des patients. Ceux-ci doivent régulièrement contrôler leur glycémie et s’injecter de l’insuline plusieurs fois par jour. 

Chez les patients atteints de diabète de type 2 ou “diabète gras”, les cellules bêta qui fabriquent l'insuline fonctionnent mal. Cette dernière ne peut pas réguler le sucre correctement dans l'organisme, ce qui entraîne une augmentation de la glycémie. Le diabète de type 2 peut avoir une origine génétique ou survenir, le plus souvent après 40 ans, chez les personnes en surpoids ou obèses, qui manquent d’activité physique et/ou souffrent d’une alimentation déséquilibrée. Dans 80% des cas, la maladie pourrait être évitée, insiste le site Diabete.fr. Dans un premier temps, la maladie, évolutive, est traitée par des mesures hygiéno-dététiques. Puis, le médecin prescrit des traitements antidiabétiques. Si la carence en insuline reste trop importante, des injections d’insuline seront ensuite proposées. Toutefois, pour que ces traitements fonctionnent, le patient doit les associer à une alimentation équilibrée et à une activité physique régulière.

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