- En Italie, les régions les plus touchées étaient aussi les plus polluées
- Le virus pourrait être transporté par les particules fines en suspension dans l'air
Depuis l’arrivée du Covid-19, apparu pour la première fois en décembre dernier dans la ville de Wuhan en Chine, les études se succèdent sur les caractéristiques de ce nouveau virus meurtrier responsable d’une pandémie mondiale.
Des récentes recherches ont par exemple montré que ce nouveau coronavirus pourrait survivre sur des surfaces inanimées pendant plusieurs jours. Ses modes de transmission les plus courants sont les voies respiratoires par gouttelettes (éternuement, toux), lors d’une grande proximité physique avec des personnes et par le contact de mains lavées entre individus ou sur des objets contaminés.
D’où les gestes barrière de prévention qui consistent notamment à éviter de se faire la bise, éternuer dans son coude ou encore se tenir à une distance d’au moins un mètre d’un individu.
Les villes les plus touchées par l'épidémie étaient aussi les plus polluées
Mais une étude italienne dirigée par la Société italienne médicale environnementale en collaboration avec les universités de Bari et de Bologne souligne la possibilité d'une propagation du virus par voie aérienne.
La recherche a consisté à évaluer la concentration de particules fines dans plusieurs villes italiennes, entre le 10 février et le 29 février, soit en pleine épidémie de coronavirus qui a démarré fin janvier dans la Botte. Au terme de leur enquête, les scientifiques ont constaté que les régions les plus touchées par le virus, à l’instar de la vallée de Pô, étaient également les plus polluées.
"Les courbes d'expansion de l'infection ont été observées et ont montré des accélérations anormales, en évidente coïncidence, deux semaines plus tard, avec les plus fortes concentrations de particules atmosphériques", précise le quotidien italien "Il Sole 24 Ore", qui a dévoilé les résultats de l’étude.
Particules fines : une autoroute pour le coronavirus
La ville de Brescia, chef-lieu de la Lombardie et située dans la plaine du Pô, est par exemple l’une les plus touchées par la pollution, ainsi que par l'épidémie de coronavirus. "Les fortes concentrations de poussière enregistrées en février dans la vallée du Pô ont produit une accélération de la diffusion de Covid19. L'effet est plus évident dans les provinces où il y a eu les premiers foyers", observe le scientifique Leonardo Setti, co-auteur de l’étude.
Ces résultats suggèrent donc que le SARS-CoV2 se diffuserait dans l’air grâce aux particules fines qui agiraient comme un transporteur pour le virus. "Plus il y a de poussière fine, plus il y a d'autoroutes pour les contagions. Il est nécessaire de réduire les émissions au minimum", alerte Gianluigi de Gennaro, de l'université de Bari, qui a co-dirigé l‘étude avec Leonardo Setti.
"La distance actuelle d'un mètre considérée comme sûre pourrait ne pas être suffisante. Tout comme les mesures prises jusqu'à présent pour contenir la pollution de l'air ne sont manifestement pas suffisantes", conclut Alessandro Miani, président de la Société italienne de médecine environnementale (Sima).