iKnife, c'est le nom du bistouri du 21 ème siècle ! Dans une étude publiée le 17 juillet dans la revue Science Translational Medicine, Zoltan Takats, chercheur à l'Imperial College London, explique comment ce nouveau bistouri peut faire la différence entre du tissu sain et une tumeur cancéreuse. L'objectif, permettre une meilleure efficacité pour l'ablation de ces tumeurs par les chirurgiens.
Les essais cliniques ont été conduits par des chercheurs britanniques et hongrois sur 81 patients opérés dans trois hôpitaux hongrois entre 2010 et 2012. Ils ont montré que le iKnife réussissait à faire correctement cette disctinction dans 100% des cas. Et son mécanisme est étonnant.
L'invention diffuse un courant électrique qui chauffe les tissus selectionnés. Cela crée de la vapeur. Cette fumée piégée dans un petit tube relié au bistouri est analysée par un spectromètre de masse qui va décrypter la composition moléculaire des tissus qu'il compare à une base de données comptant 3000 références. 3 secondes suffisent à accomplir cette étape. Une fois que le chirurgien sait si le tissu qu'il est en train d'inciser est sain ou cancéreux, il peut poursuivre ou pas son travail. Un gain de temps considérable, car pour le moment, « les techniques actuelles utilisées qui consistent par exemple à envoyer un échantillon de tissu en laboratoire pour être analysé, sont coûteuses, souvent inadaptées, et prennent de 20 à 30 minutes », soulignent les chercheurs.
Mais il faudra encore patienter car le iKnife n'est pas encore disponible à la vente. Une nouvelle batterie de tests est en cours en vue de sa commercialisation. L'auteur de l'étude estime qu'un établissement qui cherchera à l'acquérir devra débourser environ 290.000 euros. Mais pas de quoi s'affoler, selon son inventeur, l'investissement pourrait être rentabilisé en réduisant le temps passé par le personnel médical au bloc et par la réduction des récidives. Les auteurs prennent dès lors rendez-vous pour une demande d'homologation d'ici deux à trois ans.