Le premier ministre a durci hier les mesures de confinement. Les marchés ouverts connaissent un principe d’interdiction, les déplacements sportifs une limitation plus stricte et les amendes peuvent être majorées. Les courses restent parmi les activités essentielles pendant cette période de confinement. Pour bien se protéger et prendre un minimum de risques, les Français adoptent différents comportements. Trois d'entre eux nous détaillent leurs astuces.
Désinfecter les emballages
Quand il va en course, Matthieu Rivet, 28 ans, privilégie le supermarché le plus proche de chez lui, “à 200 mètres”, précise-t-il. Une manière d’éviter au maximum les contacts, et de limiter le passé dehors pour ce Francilien confiné dans le 17e arrondissement de Paris. Un principe de précaution également adopté par Baptiste Hervieux, 28 ans, qui habite à Croissy-sur-Seine (78) en banlieue parisienne. “J'ai la chance d’habiter dans une ville suffisamment grande pour avoir des commerces à proximité. J’essaie de limiter mes déplacements et quand je vais en course, c’est à l’ouverture pour éviter les fortes affluences”, ajoute-t-il.
Pour éviter tout contact, les supermarchés ont adopté des mesures de prévention. “Dans l’hypermarché où je vais, les gens rentrent au compte-gouttes, témoigne Marie-Pierre Roger, 54 ans, qui vit du côté d’Annecy. Ça permet de croiser peu de monde dans les rayons et à la caisse.” En plus de ces principes, certains n’hésitent pas à aller plus loin. Baptiste et Matthieu ont tous les deux pris l’habitude, une fois rentrée des courses, de désinfecter les emballages pour éviter toute contamination potentielle. “J'utilise des lingettes que je passe sur tous les produits”, complète Matthieu. Baptiste, lui, enfile un masque pour faire ses courses. “Je l’avais déjà avant et ça permet de me protéger moi ainsi que les autres”, justifie-t-il. Les trois s’accordent sur une mesure : se laver les mains avant et après les courses.
L’occasion de faire plus la cuisine
Pour ce qui est des achats, pas la peine d’en faire beaucoup plus que d’habitude. “Je consomme comme en temps normal, abonde Marie-Pierre. La seule différence étant que je planifie à l’avance les repas que je vais cuisiner pour anticiper au maximum nos besoins pendant la semaine.” De son côté, Baptiste a tout de même fait un petit stock de provision. “Avec mes parents, on a fait un plein de surgelés et de conserves. On ne sait pas combien de temps le confinement va durer et surtout dans quelles conditions donc on a joué la carte de la sécurité, sans abuser non plus.” Avant l’annonce du premier ministre Édouard Philippe, hier, du principe d’interdiction des marchés, Marie-Pierre allait y faire ses provisions en produits frais. “Il n’y a quasiment personne sur le marché où j’ai l’habitude d’aller donc il n’y a pas d’attroupement. On attend la décision pour savoir si on obtiendra une dérogation”, souffle-t-elle.
Le confinement est également l’occasion d’accorder plus de temps à la cuisine. Matthieu, qui vit avec sa copine, en profite pour tester des plats. “J'ai tenté un rougail saucisses, un plat traditionnel de La Réunion. Je m’étais déjà mis à cuisiner plus avant le confinement mais là j’ai plus de temps pour parcourir mes livres de cuisine.” Pour Marie-Pierre, mère de deux enfants, les habitudes n’ont pas changé. “Ça n’est pas parce qu’on est confinés que je dois me mettre à cuisiner des pâtes à chaque repas. Je continue à faire à manger avec un maximum de produits frais”, développe-t-elle.