- La femme de la victime a déclaré que la prise de cette substance était liée aux déclarations de Donald Trump sur la chloroquine
- Cet homme de 60 ans ne présentait aucun symptôme mais cherchait à se protéger
Prudence ! La thèse selon laquelle l'antipaludique chloroquine serait efficace dans le traitement du coronavirus ne doit pas encourager les patients à prendre des risques.
“J'ai commencé à vomir”
Un Américain d'une soixantaine d'années est décédé le 22 mars après avoir ingéré une cuillère à café de phosphate de chloroquine, alors même qu'il ne présentait aucun symptôme.
Hospitalisée, sa femme a confié à la chaîne NBC qu'ils avaient pensé à cette alternative après avoir entendu le président Donald Trump venter les mérites de la chloroquine. “Il y a de bonnes chances que cela puisse avoir un énorme impact. Ce serait un don du ciel si ça marchait. Cela changerait vraiment la donne. Nous verrons”, avait-il déclaré lors d'un point presse.
Voulant se préserver d'une éventuelle infection, le couple a donc ingéré cet additif souvent utilisé dans le nettoyage des aquariums. En une vingtaine de minutes, “j'ai commencé à vomir”, explique-t-elle. Son mari a eu “des vertiges puis des difficultés respiratoires” et est décédé peu après son hospitalisation. La femme elle, a survécu grâce au fait qu'elle avait recraché une partie de la substance.
Un usage qui fait débat
L'usage de la chloroquine pour traiter le coronavirus fait débat depuis plusieurs jours, notamment suite au lancement de l'essai clinique du professeur Didier Raoult, directeur de l'institut hospitalo-universitaire (IHU) à Marseille, dont les résultats seront connus d'ici six semaines. L'étude, qui inclura 3 200 patients en Europe, dont 800 en France, testera dans plusieurs centres hospitaliers universitaires (CHU) français l’efficacité d’un médicament contre le VIH, d’un antiviral développé contre le virus Ebola et de la chloroquine.
Toutefois, l'usage thérapeutique de la chloroquine dans le traitement du Covid-19 fait débat parmi les scientifiques. Invité au 20h de TF1 lundi soir, le professeur Xavier Lescure, infectiologue à Paris, a estimé qu'il fallait une étude de plus grande ampleur que celle prévue pour démontrer les vertus thérapeutiques du médicament. Egalement invité au JT, le premier ministre Edouard Phillipe a affirmé que le gouvernement n'allait “pas autoriser la mise sur le marché de la chloroquine”.
De son côté, le ministre de la Santé, Olivier Véran “demandé à ce que l'étude du professeur Raoult puisse être reproduite […] dans d'autres centres hospitaliers, par d'autres équipes indépendantes”.