- Les autorités veulent multiplier les tests de dépistage de Covid-19
- Mais le pays manque de réactifs et d'écouvillons de prélèvement
C’est une recommandation qui vient directement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il faut tester massivement la population au coronavirus. Une injonction à laquelle a répondu favorablement Olivier Véran, ministre de la Santé, qui répond que “oui, la France a vocation à suivre les recommandations de l’OMS” et à "démultiplier le nombre de tests réalisés sur le territoire”. L’objectif de l’Organisation mondiale est de “passer à l’attaque” face à la pandémie de coronavirus.
En France, un manque de réactifs et d’écouvillons
Le nombre de tests réalisés pour dépister le Covid-19 a d’ores et déjà augmenté. Désormais, ce sont 9 000 dépistages journaliers qui sont effectués avant un objectif de 10 000 pour la fin de la semaine et le double pour la semaine suivante. La France s’oriente vers des tests à partir de la sérologie, c'est-à-dire une prise de sang, comme l’a précisé Olivier Véran à l’issue d’une réunion avec le Comité d'analyse, recherche et expertise (Care), qui réunit 12 chercheurs et médecins pour conseiller le gouvernement sur les traitements et les tests contre le coronavirus.
De nombreux membres des différents corps médicaux du pays mettent en garde contre une insuffisance dans nos capacités à multiplier les tests sur la population. Une quinzaine d'organisations de médecins et biologistes médicaux ont dénoncé mardi 24 mars la pénurie de matériel limitant “considérablement”, selon elles, les capacités de dépistage du virus en France. “Dans le monde, notamment en Corée du Sud et chez les voisins allemands et italiens, ces difficultés n'existent pas. Pourquoi la France est-elle l'un des seuls pays à avoir si peu de matériel ?”, s'interrogent les organisations médicales dans un communiqué.
Des freins à la multiplication des tests
L’un des principaux freins à la multiplication des tests résident dans “le manque de réactifs (composants qui permettent de révéler le virus)”, ont mis en garde les organisations. “Certains laboratoires qui avaient mis en place leur technique de dépistage il y a plusieurs jours sont contraints d'arrêter la réalisation de ces tests par manque de consommables”, ajoutent-elles. Autre déficit, le manque d'écouvillons, sorte de bâtonnets utilisés pour effectuer les prélèvements. “Certains laboratoires privés comme publics sont obligés de développer des astuces artisanales pour démultiplier les possibilités d'écouvillonnage”, déplorent-ils. Une situation qui “met en péril la santé des Français”, alors que “de plus en plus de scientifiques et de publications démontrent l'intérêt d'un dépistage massif de la population dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus”, conclut le communiqué.