En France, environ un couple sur huit rencontrent des difficultés à concevoir un enfant et selon l'Inserm, l'infertilité est d'origine masculine dans trois quarts des cas. Des chercheurs américains ont mené une étude sur le sujet.
La méiose, un processus de double division cellulaire
Pour bien comprendre la nature de leurs travaux, il est d'abord important de comprendre que la méiose est le processus naturel par lequel le nombre de chromosomes des cellules germinales masculines et féminines fusionnent, passant de 46 à 23. La méiose est divisée en 5 étapes et c'est pendant celle appelée “le pachytène” qu'a lieu l'association de chaque chromosome.
“Cette étape est très importante, car la paire doit être alignée pour procéder à l'échange de matériel génétique entre deux chromosomes, explique Jeremy Wang, biologiste à la Penn's School of Veterinary Medicine. Si quelque chose se passe mal durant cette phase, cela peut provoquer un défaut de méiose et conduire à l'infertilité, à la perte du bébé ou à des malformations congénitales.” Une méiose anormale peut en effet affecter la séparation des chromosomes durant la formation des spermatozoïdes ou lors du développement embryonnaire, ce qui peut compliquer la grossesse.
Une enzyme avec un rôle clé
Les chercheurs ont identifié une enzyme qui jouerait un rôle crucial dans le maintien de cet appariement chromosomique pendant le stade pachytène de la méiose. Sans cette protéine appelée SKP1, la méiose ne pourrait pas passer à la métaphase, c'est-à-dire à la prochaine étape de développement.
“Les technologies de reproduction comme la fécondation in vitro aident les patients infertiles, mais l'homme doit produire du sperme, explique Jeremy Wang. Dans le cas inverse, il doit faire appel à un donneur. Mais si nous pouvons trouver ces spermatogonies, les cellules germinales, elles pourraient être amenées à passer par la méiose et à produire du sperme. cette protéine SKP1 pourrait faire partie de la solution et assurer la méiose continue.”
Bien entendu, les chercheurs doivent approfondir leur recherche, mais cette découverte constitue déjà un espoir dans le traitement de l'infertilité masculine. Etabli en 1973 en France, le don de sperme est gratuit, anonyme et ouvert à tous les hommes de 18 à 45 ans. Plus de 50 000 bébés sont nés entre 1973 à 2013 grâce à 9 300 donneurs.