“C’est grâce à la science et à la médecine que nous vaincrons le virus, écrivait Emmanuel Macron sur Twitter mardi 24 mars. Je réunis aujourd’hui nos meilleurs chercheurs pour progresser sur les diagnostics et les traitements. Notre effort de recherche est totalement mobilisé dans la lutte contre le Covid-19”. Le président de la République annonçait ainsi la mise en place du Comité analyse, recherche et expertise (CARE).
Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008, à la tête du CARE
L'installation de cette entité intervient près de deux semaines après celle du Conseil scientifique, visant à “proposer un éclairage public et indépendant” face à la pandémie de Covid-19. Présidée par la biologiste virologue mondialement connue Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008 pour ses travaux sur le sida, le CARE s'annonce “plus technique” que le Conseil scientifique.
Le nouveau comité est composé de 12 chercheurs et médecins, dont une anthropologue, un ingénieur-chercheur, un chercheur à l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), deux autres au CNRS, un professeur d'infectiologie, la directrice de recherche à l'Inserm, un professeur de pneumologie, un infectiologue, ou encore un cancérologue.
Un travail complémentaire avec le Conseil scientifique
Le travail du CARE et du Conseil scientifique sera complémentaire et effectué “en lien étroit”. Deux chercheurs appartiennent d'ailleurs à chacun des comités : Laetitia Atlani-Duault, anthropologue, experte auprès des Nations unies et spécialiste de la gestion des crises, et Yazdan Yazdanpanah, infectiologue et épidémiologiste à l’hôpital Bichat.
“Éclairer les pouvoirs publics dans des délais très courts”
Comme expliqué sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé, le CARE à deux missions principales. D'une part, “solliciter la communauté scientifique pour faire des propositions sur des thématiques identifiées par le ministère des Solidarités et de la Santé ou le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.“
Autre tâche : “Eclairer les pouvoirs publics dans des délais très courts sur les suites à donner aux propositions d’approche innovantes scientifiques, technologiques et thérapeutiques formulées par la communauté scientifique française et étrangère pour répondre à la crise sanitaire du Covid-19 et vérifier que les conditions de déploiement et de portage sont réunies.”
Un comité pour travailler sur les questions pratiques liées à la pandémie
En résumé, alors que le Comité scientifique se concentre sur les enjeux doctrinaux, le CARE étudiera des problématiques plus concrètes. Son “rôle est de regarder ce qui est possible techniquement et ce qui est prêt dans les laboratoires" pour lutter contre le coronavirus, expliquait ainsi Frédérique Vidal sur BFMTV mardi 24 mars.
La ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, faisait notamment allusion à des recherches menées sur la façon dont le Covid-19 se propage. “On a beaucoup d'autres choses en cours de développement, a assuré la biochimiste. Comme, par exemple, le fait d'avoir la reconnaissance vocale pour quelqu'un qui est essoufflé au moment où il téléphone". Objectif : estimer la gravité de l'atteinte pulmonaire en fonction de la manière dont la personne parle, afin d'offrir une prise en charge liée à son état de santé. En somme, le CARE travaillera sur “des choses extrêmement pratiques".