“Oui, le risque augmente du fait du confinement”. Les interventions des forces de l’ordre pour signalement de violences conjugales ont augmenté de “32% en zone de gendarmerie” et de “36% à Paris” depuis la mise en place du confinement en France, a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner dans l’émission Vous avez la parole sur France 2, jeudi 26 mars. Pour lutter contre cet inquiétant phénomène, le ministre a annoncé que les femmes victimes d’actes violents pourront “donner l’alerte directement dans les pharmacies” pour déclencher l’intervention policière.
“Dans la pharmacie, au moment où la femme qui peut être battue se rend sans son mari” pour aller chercher des médicaments, il faut qu’elle “puisse donner l’alerte”, a expliqué le ministre. Si son conjoint est avec elle, elle pourra utiliser un “code”, “par exemple, masque 19”, comme c'est déjà le cas en Espagne. Des consignes seront données pour que les forces de l’ordre puissent “intervenir en urgence”, a-t-il dit.
“Avec Marlène Schiappa [ la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes] demain [vendredi], nous allons avancer pour que ce soit partout sur le territoire national un des moyens de protection”, a-t-il précisé, assurant que la lutte contre les violences conjugales était “une priorité”.
Pour lutter contre les violences conjugales, le ministre de l’Intérieur @CCastaner annonce que les femmes victimes d’actes violents pourront « donner l’alerte directement dans les pharmacies », pour déclencher l’intervention des forces de l’ordre #VALP pic.twitter.com/FctEN3nI1s
— Vous avez la parole (@VALP) March 26, 2020
En Chine, les violences domestiques ont quasiment doublé pendant le confinement
La question des femmes victimes de violences conjugales est régulièrement abordée depuis le début de la mise en place du confinement en France. Sur Twitter, Marlène Schiappa avait déjà fait part de ses craintes à ce sujet.
⚠️ #COVIDー19
— ???????? MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) March 20, 2020
Le #confinement peut générer un terreau propice aux violences intra familiales. Le @gouvernementFR est pleinement mobilisé pour protéger et soutenir au mieux les femmes victimes & leurs enfants.
Avec @AdrienTaquet nous répondrons à toutes vos questions lundi ???????? pic.twitter.com/x9p4THjpcl
En Chine, où les habitants ont été placés en confinement total pendant plusieurs semaines à cause du coronavirus, le nombre de violences conjugales a cruellement augmenté. D’après les déclarations au site Sixth Thone de Wan Fei, un ancien officier de police qui a créé sa propre association de lutte contre les violences domestiques, les cas ont quasiment doublé dans les villes de la province d’Hubei, épicentre de l’épidémie de Covid-19.
Pour éviter qu’une telle situation ne se produise chez nous, le collectif féministe Nous Toutes a récemment lancé une pétition demandant au gouvernement un plan d’urgence contre les violences faites aux femmes, s’inspirant du voisin espagnol. En effet, l’Espagne a renforcé ses mesures contre les violences conjugales pendant la période de confinement.
Confinement : protégeons les femmes victimes de violences. #NousToutes lance un appel au @gouvernementFR pour un plan d'urgence.#CoronavirusFrance
— #NousToutes (@NousToutesOrg) March 20, 2020
Signez la pétition ici : https://t.co/3j1L22rEp1
Partagez ce message ! pic.twitter.com/rGzKwpCm1F
Si vous êtes concernée et que vous avez la possibilité de vous isoler chez vous, vous pouvez appeler gratuitement le numéro pour les femmes victimes de violences, le 3919, du lundi au samedi, de 9h à 19h. L’appel est anonyme et ne figure pas sur les factures téléphoniques. Par ailleurs, la plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes pour déclarer votre cas et pouvoir bénéficier d’assistance et conseils est opérationnelle en permanence sur arretonslesviolences.gouv.fr. Elle permet de dialoguer anonymement avec des forces de l’ordre formées aux agressions de ce genre. Enfin, si vous cherchez un hébergement d’urgence, le 115 est également toujours joignable.