Alors que l'on pensait les adolescents et les enfants asymptomatiques ou sujets à de légers symptômes du covid-19, la mort de Julie, 16 ans et vraisemblablement en bonne santé, nous a rappelé combien nos connaissances de ce nouveau virus devaient être approfondies. “Elle avait juste une toux”, a déploré sa mère auprès de l'AFP.
Des cas rapportés dans le monde entier
En Iran, deux enfants de 6 et 3 ans sont également morts des suites d'une infection au coronavirus, rapporte l'agence de presse turque Anadolu, précisant que le plus jeune souffrait d'une leucémie. Le décès d'une jeune fille de 13 ans au Panama a également été relayé par les médias latino-américains, sans plus de précisions sur son état de santé avant infection.
Aux Etats-Unis, où l'on recense le plus grand nombre de cas dans le monde, le décès d'un adolescent californien de 18 ans a suscité une vive émotion. La docteure Barbara Ferrer, directrice du département de la santé publique du comté de Los Angeles, a déclaré qu'il s'agissait “d'un rappel dévastateur que le SARS-CoV-2 infecte des personnes de tous âges”. Le 28 mars, c'est le département de la Santé de l'Illinois, toujours aux Etats-Unis, qui a annoncé le décès d'un “très jeune enfant” de moins d'un an.
Des cas critiques plus rares, mais pas impossibles
Une étude menée auprès de 2 143 enfants chinois (731 cas confirmés) et publiée dans la revue Pediatrics, rapportant le décès d'un adolescent de 14 ans, confirme la tendance selon laquelle les formes d'infection sévère sont plus rares chez les jeunes, mais pas impossibles. Quatre-vingt-quatorze enfants étaient asymptomatiques. Dans 94% des cas, la maladie était peu sévère (de asymptomatique à modérée). “Parmi les 112 cas sévères (détresse respiratoire avec saturation en oxygène <92%), 60% avaient moins de 5 ans et 30% moins de 1 an et parmi les 13 cas critiques (SDRA et/ou défaillances d'organe) 7 avaient moins de 1 an. Un enfant de 14 ans est décédé. Il n'y a pas de données sur les comorbidités éventuelles des enfants”, détaille la Société française de pédiatrie.
Une étude menée en Italie a également révélé que sur près de 58 000 cas, seulement 597 étaient des enfants et adolescents de moins de 18 ans (1%) et que leur taux d'hospitalisation était de 11% (17,5% chez les moins de 1 an et 7% chez les plus de 7 ans).
53% des enfants infectés développent une pneumonie
Estimant que les enfants étaient “sous-représentés” dans les études cliniques menées sur ce nouveau virus, des chercheurs canadiens ont récemment publié dans The Lancet un rapport clinique de 36 patients chinois âgés de 1 à 16 ans, traités dans trois hôpitaux de la province du Zhejiang, en Chine, à 900 km de Wuhan.
La gravité de leurs symptômes, la durée de leur hospitalisation, l'infection bactérienne, la septicémie, les réponses immunitaires et la dysfonction d'organes (poumon, foie, cœur et rein) ont été étudiées. “Aucun d'entre eux n'a développé de forme grave ou n'est décédé, ce qui est similaire aux résultats des cas pédiatriques du SRAS-CoV en 2002-2003”, notent les chercheurs. La découverte clinique la plus fréquemment rapportée chez ces patients était une pneumonie chez 19 d'entre eux (53% des cas), de la fièvre et une toux sèche. “Ces résultats pourraient suggérer que les enfants disposent de mécanismes spécifiques régulant l'interaction entre le système immunitaire et l'appareil respiratoire, ce qui pourrait contribuer à une maladie plus bénigne.”
Il demeure néanmoins essentiel de les protéger d'une éventuelle infection en respectant les mesures d'hygiène et de confinement. Pour cela, le site e-bug (projet Européen) aide à sensibiliser les enfants à l'importance du lavage des mains.