“Il nous faut plus de masques”, entend-on depuis le début d’arrivée du Covid-19 sur le territoire français. “Sans masques, la France ne s’en sortira pas”, avancent les experts, reprochant au gouvernement de ne pas en avoir commandé assez. Face à la pénurie de masques, de nombreux Français s’en sont fabriqués eux-mêmes dans l’espoir de faire barrière au virus. Mais est-ce vraiment utile ? Et quand bien même vous disposeriez d’un masque chirurgical, savez-vous bien l’utiliser et combien de temps le porter ? Pourquoi docteur fait le point.
Quels types de masques existent-ils ?
- Le masque anti-projections, de type “chirurgical”, est destiné à éviter la projection de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive pouvant contenir des agents infectieux transmissibles lors de l’expiration de celui qui le porte. Dans le meilleur des mondes, chaque personne contagieuse devrait pouvoir en porter un dès ses premiers symptômes, pour prévenir la contamination de son entourage et de son environnement. Attention, “même si vous portez un masque, faites attention à respecter les distances de sécurité autant que possible et lavez-vous les mains après chaque sortie”, explique à Pourquoi docteur la docteure Elsa Leclercq, qui a d’ailleurs rédigé une fiche informative à l’attention de ses patients sur “Comment et pourquoi porter un masque”.
- Le masque de protection respiratoire individuelle (de type FFP2) est un masque filtrant (de type FFP2) composé d’une pièce faciale (demi-masque ou masque complet) et d’un dispositif de filtration. Il est préconisé pour le personnel de soins lors des phases de transmission inter-humaine et pandémique et a pour but de protéger le porteur contre les risques d’inhalation d’agents infectieux transmissibles par voie aérienne. Il le protège a fortiori aussi contre le risque de transmission par gouttelettes. “Pour les particuliers qui ont réussi à se procurer, d’une façon ou d’une autre, un FFP2, ramenez-les à la pharmacie, le personnel de santé en a désespérément besoin”, interpelle Elsa Leclercq.
- Le masque fait maison : “Se protéger avec une écharpe, porter un masque fait maison… ces techniques n’ont pas prouvé leur efficacité mais pourquoi pas. Tant que, là encore, on respecte les mesures barrière. C’est le plus important !”, assure Elsa Leclercq. Dans un avis publié le 14 mars, la Société française d’hygiène hospitalière indiquait qu’il “faut éviter d’utiliser d’autres types d’écrans à la place des masques chirurgicaux (masques en tissu, masques en papier, chiffons noués derrière la tête) du fait de données scientifiques concernant leur efficacité (étanchéité) très rares”. Leur principal intérêt semble donc de rassurer les personnes. “C’est ce qui me fait un peu peur, avoue Elsa Leclercq. Il ne faut surtout pas que les gens se sentent invincibles sous prétexte qu’ils portent un masque en tissu et en oublient alors de rester à distance de leurs proches.”
Comment porter un masque chirurgical ?
Lavez-vous bien les mains, placez le masque sur le visage, le bord rigide vers le haut et attachez-le. Pincez la barrette nasale avec les deux mains pour l’ajuster au niveau du nez et abaissez le bas du masque sur le menton. “Une fois ajusté, ne plus toucher le masque avec les mains”, insiste l’Institut national de recherche (INRS) sur son site, rappelant que “pour être efficaces, les masques doivent être correctement utilisés.”
Combien de temps s’en servir ?
Un masque chirurgical a une durée de vie de quatre heures. Après quoi, il ne protège plus de rien. Mouillé, il est également inutile. Jetez-le si possible dans une poubelle équipée d’un couvercle et munie d’un sac plastique. Il est recommandé d’utiliser un double emballage pour préserver le contenu du premier sac en cas de déchirure du sac extérieure lors de la collecte des ordures. Après vous être débarrassé de votre masque, pensez à bien vous laver les mains, à l’eau et au savon, ou avec une solution hydro-alcoolique. “Un masque mal porté, mal utilisé, est plus risqué qu’utile, respectez ces consignes, insiste Elsa Leclercq. Ce qui fonctionne le mieux est encore de rester chez soi”, conclut-elle.