- Plusieurs villes ont décidé de désinfecter leurs rues et/ou le mobilier urbain
- Le ministère de la Santé considère cette mesure comme inutile mais une étude internationale est en cours pour évaluer son intérêt
L’initiative a commencé en Chine et en Corée du Sud où les rues ont été largement désinfectées pour lutter contre la propagation du coronavirus. En France, plusieurs villes ont suivi la même méthode. Ce fut le cas à Nice, Cannes, Menton, Montauban, en Corse ou encore à Suresnes en Île-de-France. L’efficacité de cette manœuvre n’a pourtant pas été démontrée et celle-ci a fini par être déconseillée par les autorités de santé.
Une désinfection “inutile”
À ce stade, le ministère de la Santé et l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France considèrent que désinfecter les rues et les espaces publics à l’aide d’une eau de javel diluée n’est pas la bonne solution. “L’aspersion de javel ou autre désinfectant est inutile tout en étant dangereuse pour l’environnement”, ont répondu les responsables de l’ARS à la Mairie de Paris qui a demandé un avis sur la nécessité de désinfecter la capitale. Cette réponse, précise l’ARS, demeure provisoire. Une étude comparative internationale doit être effectuée par le Haut Conseil pour la santé publique, et que si ce dernier conclut en faveur de la désinfection, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) devra sans doute élaborer un protocole précis.
La justification de l’inutilité de la désinfection tient en plusieurs points. C’est d’abord “la faible persistance du virus sur les surfaces” conjuguée à “l’obligation générale de confinement” qui ont conduit l’ARS à rendre un avis négatif, car “la charge virale dans l’environnement doit être considérée comme négligeable”. Au-delà de l’aspect relativement inutile, c’est l’aspect “dangereux pour l’environnement” qui est mis en avant, notamment le risque pour les cours d’eau où peuvent s’écouler les désinfectants utilisés. Enfin, la possibilité que certaines personnes soient gênées par l’inhalation de relents de ces produits a aussi été mentionnée.
Certaines villes le font quand même
Malgré ces avis négatifs, des communes désinfectent quotidiennement leurs rues. C’est le cas à Cannes où le maire utilise une solution à base d’eau de javel. “Trois pour cent de javel est diluée et diffusée. Ce n’est pas seulement nettoyer le mobilier urbain ou les espaces publics devant les endroits où vont encore les gens comme les hôpitaux, les pharmacies ou les surfaces alimentaires, c’est également pour soutenir les personnels soignants et les personnes qui travaillent”, a détaillé l’édile de la commune, David Lisnard, au micro de RMC.