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Témoignage

Confinement, ils témoignent : “J'en profite pour m'intéresser davantage à l'écologie”

Par Raphaëlle de Tappie

Pour Victoria, confinée dans une maison en région parisienne avec son conjoint et son bébé, le confinement se passe relativement sereinement. Au chômage partiel, elle profite de cette période si particulière pour amorcer un changement dans son mode de consommation. 

demaerre/iStock

En cette période de confinement, Pourquoi docteur a recueilli des témoignages de Français sur leur expérience. Aujourd'hui, Victoria, 31 ans, responsable commerciale dans un hôtel de luxe, nous raconte son quotidien, confinée dans une maison en région parisienne avec son conjoint et leur bébé. 

“Dès le 17 mars, on a pris la décision de fermer l’hôtel. Tout le monde a été mis au chômage partiel. Cette fermeture était prévue jusqu'à la fin du mois mais maintenant on est dans le flou. On attend d’en savoir plus. La première partie de mars, nous avions encore des évènements de prévus et des réservations, mais depuis mi-mars, c’est la dégringolade, la chute libre. On reçoit annulations sur annulations et il faut les traiter. Je continue donc à travailler, à répondre aux demandes des clients. 

Même si je suis censée être au chômage partiel, c’est inévitable. Il faut garder un lien avec le client et trouver des solutions de report pour conserver de la trésorerie autant que possible. Du côté des évènements, on commence heureusement à recevoir des demandes pour juin, juillet et septembre. Il faut les traiter aussi pour pouvoir rebondir efficacement quand on pourra rouvrir. C’est indispensable. Je continue donc à travailler un petit peu, même si mes journées ne sont pas très intenses. En moyenne, j’ai cinq mails par jour à traiter. C’est assez simple à gérer mais, à côté de ça, je continue à réfléchir avec les équipes sur comment redémarrer l’activité après cette crise.

Du côté de la vie privée, mon conjoint et moi avons un bébé de 14 mois qui est encore gardé par son assistante maternelle. Quand l’annonce gouvernementale est tombée, comme il n’y avait pas de restrictions particulières par rapport à la garde d’enfants, on a décidé de continuer à le laisser chez elle. On a toute confiance en elle, nous ne sommes pas des personnes angoissées de base, et ça permet à mon conjoint de se concentrer, car il est actuellement en télétravail à temps plein. Il travaille dans la banque et doit gérer beaucoup de gros dossiers à distance. C’est très compliqué pour lui de se concentrer dans ces conditions et avec le petit à la maison ça aurait été encore plus difficile. 

Cette paralysie ne laisse personne indifférent

On récupère notre bébé vers 18 heures le soir, donc plus tôt qu’avant ce qui nous laisse davantage de temps pour profiter de lui. Au début, on a un peu culpabilisé de continuer à le laisser à l’assistante maternelle mais comme ça se passe bien, on continue. La nounou nous envoie des photos de lui tous les jours : quand il prend son repas ou qu’il fait des efforts pour se mettre debout, par exemple.

Pour l’instant, je vis les choses de manière assez sereine. Nous avons la chance d’avoir une petite maison avec jardin donc ça permet de s’aérer un peu tout en restant chez nous. Je fais un peu de sport et de base, j’apprécie de me retrouver seule au calme, donc cet isolement ne me dérange pas tant que ça. Je profite aussi de ce temps supplémentaire pour essayer de changer ma façon de consommer. Concernant la nourriture, j’essaye de n’acheter plus que chez des producteurs locaux. Je ne prenais pas du tout le temps de faire ça avant. Pour le ménage, j’ai jeté tout ce qui est industriel et j’essaye de n’utiliser que des produits naturels. Cependant, je pense que je ne suis pas la seule à amorcer ce changement et à m’intéresser davantage à l’écologie. Avec le rythme du travail habituel, personne n’a le temps de se poser pour réfléchir à tout ça. Je suis persuadée que cette paralysie ne laisse personne indifférent et que cet événement mondial va changer un peu tout le monde.

J’espère poursuivre dans cette voie quand le confinement sera terminé mais je ne pense pas que le retour à la ‘vie normale’ se fasse d’un coup dans quinze jours. Ça sera sans doute lent et progressif.”